• Saison 2018-2019
Salle Jean Vilar
1h30
Dès 11 ans

Composition piano et improvisation Jean-François Zygel
Chœur de chambre Spirito
Direction Nicole Corti

Avez-vous déjà imaginé en rêve d’assister à votre propre enterrement ?

C’est de ce fantasme qui a traversé l’esprit de beaucoup d’entre nous qu’est parti le pianiste compositeur Jean-François Zygel pour proposer à Nicole Corti et au choeur qu’elle dirige, Spirito, de célébrer avec lui ses propres funérailles… auxquelles il assistera, bien vivant, reliant et commentant de ses improvisations virtuoses ou planantes, les chants merveilleusement doux et consolateurs des femmes et des hommes venus l’entourer.
Tissant des extraits d’oeuvres sacrées de Purcell, Mozart, Bach, Fauré, Poulenc, Rachmaninov, Stravinsky, Ligeti ou Duruflé, ainsi qu’un grand Kaddish en araméen qu’il a composé pour la circonstance, Jean-François Zygel invente et joue Un Requiem imaginaire qu’il réinvente chaque soir au gré de son inspiration. Sur scène, un choeur mobile et chorégraphié habite l’espace en vagues successives, facettes contrastées d’une rosace multicolore, fervente et ensoleillée.

Extraits de György Ligeti Lux aeterna ;  Wolfgang-Amadeus Mozart Requiem (Lacrimosa) ; Johann Sebastian Bach Komm, Jesu, kommJean-François Zygel Kaddish (création) ; Henry Purcell Hear my prayer, o LordFrancis Poulenc Stabat Mater DolorosaGabriel Fauré Requiem (In paradisium);

Mise en espace Jean-Pierre Jourdain
Lumières Jacques-Benoît Dardant

Myriam Lacroix-Amy, Lucie Minaudier, Stéphanie RevidatMarina Venant, sopranos.
Caroline Adoumbou
, Isabelle DeproitLéo Fernique, Chantal Villien, altos.
Jean-Christophe Dantras-Henry
Xavier Olagne, Jean-Noël Poggiali, Marc Scaramozzino, ténors.
Jean-Christophe Brizard
, Etienne Chevallier, Eric Chopin, Nicolas Josserand, François Maniez, basses.

Un choeur « nouveau », mobile, chorégraphié, habite l’espace en vagues successives. Mouvements qui définissent l’effectif et l’énergie de l’oeuvre sur le pupitre. En réalité, pas de pupitres… Car la fluidité appelle le chef et les chanteurs à se libérer de la partition. Ils interprètent donc par coeur les chefsd’oeuvre choisis pour la force du sentiment religieux et leur place privilégiée dans la mémoire de l’oreille collective. Bach, Mozart, Rachmaninov, Duruflé, Poulenc, Fauré… seront les facettes d’une rosace multicolore qui se veut «ensoleillée», au service d’une cérémonie imaginée par Jean-François Zygel, maître d’un piano improvisateur exceptionnel, par son habileté créatrice et virtuose. Choeur et piano, agiles et poètes, dialogueront et accompagneront les auditeurs dans un monde sonore où tout est possible. J’ai aimé à considérer la proposition initiée par Jean-François Zygel, car elle stimule notre ambition : donner à voir et à entendre une image renouvelée du choeur, tout en servant fidèlement le grand répertoire choral. Pour une relation de réelle proximité avec le public.

Nicole Corti

[COLUMN]

Lorsque j’ai enterré mon père il y a trente ans, j’étais encore élève au Conservatoire. Mon père n’était pas religieux. Pour la cérémonie, au cimetière de Montmartre, j’ai fait venir un certain nombre d’amis musiciens ; j’ai composé des pièces, j’en ai choisi d’autres, inventant une sorte de requiem à ma manière. Il y a dix ans, quand ma mère est morte, je savais que les questions de religion et d’identité n’étaient pas sans importance pour elle. Cependant cela aurait été la trahir que de faire entendre de la musique sacrée. J’ai donc inventé un rituel plus personnel, plus singulier. Quelque temps après j’ai lu le livre de la sociologue Michèle Fellous, une amie de ma mère. À la recherche de nouveaux rites m’a fait prendre conscience que je n’étais pas le seul pour qui inventer un rituel avait été alors une nécessité. Cela m’a donné l’idée d’un Requiem imaginaire, qui ne serait ni celui de Mozart, ni celui de Fauré, mais un ensemble de pièces choisies ou composées par moi et la rencontre avec Spirito et Nicole Corti m’a permis de réaliser cette idée. Nous avons donc imaginé une cérémonie mêlant la voix, le choeur, l’orgue et le piano, l’intensité des prières traditionnelles à la liberté de mes méditations musicales.
A nos côtés pour ce Requiem imaginaire, Purcell, Mozart, Schubert, Fauré, Poulenc, Stravinski, Ligeti et peut-être d’autres avec qui je dialoguerai et improviserai.

Jean-François Zygel

 

Jean-François Zygel, piano
Après de longues études au Conservatoire de Paris (CNSM) où il obtient dix premiers prix, Jean-François Zygel remporte en 1982 le premier prix du Concours international d’improvisation au piano de la Ville de Lyon. C’est le début d’une carrière singulière de concertiste improvisateur qui l’amènera à partager la scène avec des danseurs, des comédiens, des artistes de jazz, de la chanson ou des musiques du monde. Nommé « artiste en résidence » pour la troisième année consécutive à la Philharmonie Luxembourg, Jean-François Zygel donnera ainsi plus de 120 concerts en France et à l’étranger au cours de la saison 2017-2018. Jean-François Zygel est par ailleurs reconnu en France et à l’étranger comme l’un des meilleurs spécialistes de l’accompagnement de films muets en concert. En 2014, Jean-François Zygel est invité à l’Elysée par le Président de la République à accompagner un film d’archives à l’occasion du lancement des commémorations de la Première Guerre mondiale.
En octobre 2015, il improvise en direct pendant six heures sur les images de la nouvelle version restaurée des Misérables d’Henri Fescourt (d’après Victor Hugo) au Théâtre du Châtelet, performance réitérée l’année d’après au festival Musica de Strasbourg. Pour la Cinémathèque française, il signe en 2016 les musiques de La Charrette fantôme de Victor Sjöström et de La Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer et il met en musique L’Argent de Marcel L’Herbier (d’après Emile Zola) à Hanovre et à Hambourg.
Jean-François Zygel a fondé il y a quinze ans la classe d’improvisation au piano au Conservatoire de Paris, engageant de nombreux partenariats avec des institutions comme le Forum des Images, la Fondation Jérôme Seydoux- Pathé et la Cinémathèque française. Il est également connu du grand public pour ses interventions à la télévision (La Boîte à musique, Les Clefs de l’orchestre) et à la radio (La Preuve par Z, France Inter), où il défend avec malice et passion son art de prédilection. Son dernier album, L’Alchimiste, sort cette année chez Sony.

[COLUMN]

Nicole Corti, direction
Chef d’orchestre, chef de choeur et pédagogue, Nicole Corti a été formée au Conservatoire national supérieur musique et danse (CNSMD) de Lyon ; elle y a été l’élève, notamment, de Bernard Tétu, auquel elle a succédé en 2008 comme professeur de direction de choeur. Son parcours a été marqué également par des rencontres décisives avec les chefs d’orchestre Sergiu Celibidache et Pierre Dervaux, l’ethnomusicologue Yvette Grimaud et l’organiste et compositeur Raffi Ourgandjian. Chef des choeurs à Notre-Dame de Paris de 1993 à 2006, Nicole Corti restructure les différents ensembles vocaux et insuffle une dimension nouvelle à la vie musicale de la cathédrale, que ce soit dans le cadre de la liturgie ou dans celui des concerts. Elle étoffe la programmation, multiplie la réalisation de disques et développe le répertoire en favorisant la musique des XXe et XXIe siècles, tout en dirigeant les grandes oeuvres du répertoire romantique et d’oratorio (Bach, Haendel, Mendelssohn, Stravinsky…). Avec le Choeur Britten, créé en 1981, Nicole Corti déploie la même ambition d’excellence et de découverte ; l’ensemble a rapidement atteint une renommée internationale, grâce aux nombreux concerts donnés en Europe et aux États- Unis. L’ouverture d’esprit du Choeur Britten et la spécificité de sa couleur, fondée sur le naturel de l’émission vocale, ont incité nombre de compositeurs à écrire pour lui et à nourrir les programmes originaux et audacieux qu’il élabore.
Nicole Corti collabore en outre avec des orchestres réputés, qui lui confient la préparation des choeurs : Ensemble orchestral de Paris sous la direction de John Nelson (Passions et Messe en si de Bach, L’Enfance du Christ de Berlioz…), Orchestre national de Lyon sous la direction d’Emmanuel Krivine ou Leonard Slatkin (notamment dans le cadre de l’intégrale Ravel en cours de publication chez Naxos). Elle a dirigé les grandes oeuvres du répertoire avec orchestre (Stravinsky, Bach, Haendel…) et le répertoire français en Europe et aux États-Unis. Elle participe aux
jurys de nombreux concours internationaux et donne des master-classes en France et à l’étranger.
Au disque, Nicole Corti a reçu de nombreuses récompenses. Avec le Choeur Britten, elle a enregistré chez Saphir Productions Le Miroir de Jésus d’André Caplet (5 Diapasons) et chez Hortus En l’honneur de sainte Anne (oeuvres de Joseph-Guy Ropartz) et le Livre d’heures d’Édith Canat de Chizy. Avec la Maîtrise Notre-Dame de Paris, elle a gravé, toujours sous le label Hortus, le Requiem de Duruflé (Choc du Monde de la musique), le Via Crucis de Liszt, Comme un reflet de Christian Villeneuve, la Missa Deo Gratias de Jean-Pierre Leguay couplée avec la Messe solennelle de Vierne et trois CD avec Olivier Latry et l’Ensemble orchestral de Paris, dédiés respectivement à Jean Langlais, Jean Louis Florentz (Diapason d’or) et Thierry Escaich (Le Dernier Évangile, recommandé par Répertoire, 5 Diapasons et Victoire de la musique). Elle a également enregistré un disque Ohana, Procaccioli, Pascal, Ourgandjian avec l’Ensemble vocal Benjamin-Britten. Fait exceptionnel, le travail de Nicole Corti a été récompensé à deux reprises par le prix Liliane-Bettencourt pour le chant choral de l’Académie des Beaux-Arts (en 2002 avec la Maîtrise Notre-Dame de Paris et en 2010 avec le Choeur Britten). Elle est nommée en 2002 Chevalier dans l’ordre national du Mérite, et en 2015, Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres.

[COLUMN]

Spirito
Spirito est un choeur de chambre basé à Lyon, qui s’est fixé pour but, sous l’impulsion de sa directrice musicale Nicole Corti, de servir le répertoire vocal avec la plus grande exigence tout en l’inscrivant dans notre temps. Spirito est né de la fusion entre deux ensembles professionnels : les Choeurs et Solistes de Lyon (dirigés par Bernard Tétu) et le Choeur Britten (mené par Nicole Corti). Les grandes orientations du projet artistique reposent sur une vision renouvelée du concert et l’ouverture au public le plus large. Ainsi le choeur propose-t-il un répertoire diversifié, de Bach aux compositeurs d’aujourd’hui, et fait-il se côtoyer oeuvres nouvelles ou méconnues et chefsd’oeuvre reconnus. Dans le même dessein, Nicole Corti souhaite mener avec les chanteurs un travail approfondi sur la présence vocale et corporelle et nourrir la pratique vocale de la rencontre avec d’autres modes d’expression. Dans sa forme pleine, le choeur rassemble 32 chanteurs. Cet ensemble peut se décliner en plusieurs formats de chambre – de 12 à 24 chanteurs – mais se déploie aussi jusqu’à un effectif symphonique ; les chanteurs professionnels accueillent alors de jeunes chanteurs en voie de professionnalisation et s’associent avec des chanteurs amateurs – l’interprétation d’oeuvres fédératrices créant une dynamique vocale à l’échelle de la région. Spirito s’attache à la transmission des savoirs à travers le Jeune Choeur symphonique. Lieu d’échanges et d’insertion professionnelle, cette structure forme et accompagne les jeunes musiciens se destinant aux carrières de chanteur et de chef ; elle leur permet de se produire aux côtés des chanteurs professionnels, d’orchestres et de chefs de renom et, pour certains, d’être intégré progressivement au choeur professionnel. Outre son objectif musical, ce programme se veut également une réflexion sur le rôle de la musique, et plus généralement de l’art, dans la société ; familiarisés avec les actions culturelle menées par Spirito, les jeunes musiciens incorporent cette notion à leur projet d’avenir. Le choeur prête une attention particulière à l’enfance et à la jeunesse, ainsi qu’aux personnes contraintes par des situations difficiles : projet choral pour les enfants de l’Isère, ateliers de création et pratique artistiques pour les enfants scolarisés en zones prioritaires dans le Grand Lyon Métropole, académie de direction de choeur en Pays de Savoie, académie vocale en Auvergne, concerts-rencontres Ouïe le Jeudi ! , conférences, master-classes en région, en France et à l’étranger, et interventions en milieu carcéral. Parmi les temps forts de la saison 2017-18 de Spirito, citons Un Requiem imaginaire avec Jean François Zygel, mêlant chefs-d’oeuvre sacrés du répertoire et improvisations au piano dans une mise en mouvement de Jean-Pierre Jourdain et une scénographie lumière de Jacques-Benoît Dardant ; Valsez maintenant, où Thierry De Mey insufflera mouvement et scénographie à des pages de Brahms, Chopin ou Lehár, avec la complicité du pianiste classique Guillaume Coppola, du pianiste jazz Thomas Enhco et de l’arrangeur Bruno Fontaine ; et enfin Regarde ici-bas, co-commande de Spirito et de la MC2:Grenoble, où les oeuvres du compositeur libanais Zad Moultaka se confronteront à celles de Jean-Sébatien Bach dans une réflexion sur les liens entre musique et politique, sur les blessures de l’humanité et de la planète.

Avec le soutien du Théâtre de la Renaissance et Musique Nouvelle en Liberté.