• Saison 2017-2018
Salle Aéroplane
1h10
Dès 14 ans

Texte et mise en scène Pierre Notte

Une vieille femme est assise et attend le public. Une autre la rejoint. Dès lors s’engage une joute entre ces deux bêtes de foire pour départager la plus authentiquement vieille.

Faux Alzheimer, vraies rides, corps qui a bien servi, elles se chamaillent, se confient et finissent par se soutenir. À travers des dialogues nerveux, répétitifs et un rien absurdes, Pierre Notte révèle au fil des scènes, le tragique d’une société aseptisée, si propre et si parfaite, qui se débarrasse de ses vieux et les traite comme des spécimens de zoo. Beau sujet dans lequel l’auteur convertit avec jubilation la névrose d’un siècle et compose une partition sur mesure pour les deux comédiennes, Catherine Hiegel et Tania Torrens, qui ne manqueront pas d’attiser les mots de leur ardent tempérament.

 Reportage d’Arte, lors de la création du spectacle (septembre 2017) :

Avec Catherine Hiegel et Tania Torrens

Lumières Antonio de Carvalho
Son David Geffard
Assistant à la mise en scène Alexandra Thys

Un plateau nu, aucun décor, deux chaises, des sons, une heure dix grand maximum. Expérience radicale : les deux immenses comédiennes ne bougent pas, elles sont assises, elles jouent, face public, côte à côte, elles s’affrontent, mais ne bougent pas. Lumières de conséquence.Deux femmes, deux vieilles, assises, dans une sorte de foire où elles prouveraient au monde qu’on peut aussi vieillir, laisser aller le corps, le visage, sans intervention. Une sorte de « musée » de vieilles… C’était l’idée de Catherine Hiegel et de Tania Torrens.

Deux femmes assises, côte à côte, dans une foire aux monstres désertée, dans un temps futuriste, mais proche, elles s’exposent.

Deux vieilles qui vieillissent sans interventions chirurgicales, cela n’existe plus. Elles sont deux raretés, mais plus personne ne vient.

Il y a des chutes de drones, une brigade sanitaire qui rode, et une étrange silhouette de jeune homme, peut-être un dissident.

C’est un monde sans gluten, ni détritus, ni champignons ni moucherons, ni sucre ni cigarettes, un monde idéalisé, aseptisé, blanc, débarrassé enfin de tout ce qui pourrait faire tache. Dans ce monde parfait, elles, les deux vieilles, elles en viennent à regretter les abeilles, le miel, les vins, le roquefort, les pigeons et les rats, elles ont parfois la nostalgie des blattes.

Elles s’affrontent, s’opposent, se jugent, se testent et s’éprouvent, elles se battent, elles s’apprivoisent aussi. Individuellement, elles sont assises et opposées. Au bout de la pièce, elles auront un projet commun : se lever et partir, enfin. La vie trouve toujours une sortie. 

Pierre Notte

Pierre Notte a rencontré à la Comédie-Française Tania Torrens et Catherine Hiegel qui l’ont poussé à écrire une pièce dressant le portrait de deux vieilles qui n’auraient jamais eu recours à la chirurgie esthétique. Il a écrit pour elles, inspiré par elles, La nostalgie des blattes. Il signe le texte et la mise en scène.

Pierre Notte est auteur, metteur en scène, compositeur, comédien. Il est artiste associé au théâtre du Rond-Point depuis 2009. Il a été secrétaire général de la Comédie-Française, journaliste et rédacteur en chef du magazine Théâtres.Il a signé notamment les pièces Sur les cendres en avant ; L’homme qui dormait sous mon lit ; L’histoire d’une femme ; Pédagogies de l’échec ; Ma folle otarie ; Les Éprouvés ; C’est Noël tant pis ; Les Couteaux dans le dos ; J’existe (foutez-moi la paix) ; Deux petites dames vers le Nord ou encore Moi aussi je suis Catherine Deneuve. II a mis en scène ses propres pièces, ainsi que Kalashnikov de Stéphane Guérin, Night in white Satie, l’Adami fête Satie pour le grand plateau du Rond-Point et le Théâtre du Balcon d’Avignon (2017), et Noce de Jean-Luc Lagarce (Lucernaire et tournée.)

Production Compagnie Les gens qui tombent. Coproduction Théâtre du Rond-Point, le Théâtre Montansier / Versailles