• Saison 2015-2016
Salle Aéroplane
1h10
12 ans

Étonnant programme que celui composé autour de la chorégraphe contemporaine Nawal Lagraa, qui signe ici sa première pièce, et du hip hopeur David « Laos » Phiphak dit « l’Architecte » dans
un duo avec Kevin Theagene. 

Intitulé Do You Be, le spectacle de Nawal Lagraa pour sept danseuses amateurs, résulte d’un processus singulier de formation-création d’une durée de deux mois et demi. Sous influence du livre de Clarissa Pinkola Estés Femmes qui courent avec les loups, la chorégraphe a creusé les questions de l’identité féminine, de l’affirmation de soi et de la difficulté d’assumer ses désirs, en offrant un solo à chaque interprète.
Avec Sans Paroles, Laos unit deux langages, la breakdance dont il est un expert et la musique du saxophoniste Kevin Theagene. Avec en ligne de mire, le désir d’un souffle commun, d’un élan partagé. 

Do You Be

Chorégraphie Nawal Lagraa 
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Sans paroles

Chorégraphie et interprétation Laos
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Chorégraphie Nawal Lagraa

Avec Rachel Chenet-Sigué, Sarah Copin, Julia Derrien, Margaux Devanne, Karima Ferhat, Marlène Gobber et Amel Sinapayen.

Musique originale Olivier Innocenti
Création lumière Guislaine Rigollet
Son Patrick de Oliveira

Production Cie La Baraka. Résidence de création Maison de la Danse / Lyon ; Accueil Studio CND / Lyon. Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication / Drac Rhône-Alpes, du Secrétariat d’Etat en charge des Droits de la femme, du ministère de la Culture et de la Communication – réserve parlementaire de M. le député P. A. Muet, de la Région Rhône-Alpes, de la délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité, de la Ville de Lyon, de la Fondation BNP Paribas-Projet Banlieue. Avec le mécénat de de la Fondation France Télévisions.

 

Note d’intention
« Chaque femme porte en elle une force naturelle riche de dons créateurs, de bons instincts et d’un savoir immémorial. Chaque femme a en elle la femme sauvage. Mais la femme sauvage, comme la nature sauvage, est victime de la civilisation. La société, la culture, la traquent, la musellent, afin qu’elle entre dans le moule réducteur des rôles qui lui sont assignés et ne puisse entendre la voix généreuse issue de son âme profonde » Clarissa Pinkola Estés.
A partir du concept de « femme sauvage » de Clarissa Pinkola Estés, j’ai eu envie de mettre en lumière, en mouvement, à travers huit corps de femmes aux bagages différents (hip hop, jazz, africain etc.) la force et la puissance de la femme. Au cœur du processus de création, le dialogue permanent entre l’ « animus », la part masculine de la femme reliée aux vertus de l’action, de l’affirmation et de l’intelligence, et les vertus dites féminines d’intériorité, de sensibilité et de créativité. L’envie de défaire certains clichés et d’éviter d’uniformiser les genres. Prenant en compte la spécificité de chacune, nous parlerons du processus d’ « individuation » plutôt que d’individualité.
Nawal Lagraa

[COLUMN]

Nawal Lagraa
Elle s’initie à la danse classique et décide très vite d’en faire son métier. Nawal enrichit ensuite sa danse et s’ouvre aux styles contemporain et jazz et participe aux créations du « Armstrong Jazz Ballet » où elle a l’opportunité de travailler avec les chorégraphes les plus divers de Wayne Barbaste à Géraldine Amstrong ou encore de Georges Momboye à Matt Mattox… Artiste ouverte aux diverses formes d’expression, Nawal se produit entre autres dans Cyrano de Bergerac de Jacques Weber, au Théâtre du Châtelet dans Les Troyens de Yannis Kokkos, à l’Opéra Bastille dans Guillaume Tell de Blanca Li. En 2003, elle rencontre Peter Goss, et suivra de manière intensive ses cours de yoga et de danse contemporaine pendant deux ans. Elle intègre la compagnie La Baraka en 2006 avec Matri(k)is et devient l’assistante d’Abou Lagraa pour la création Nawal (l’offrande) au Centre Méditerranéen de danse contemporaine de Tunis. En 2008, Abou Lagraa crée avec elle, le duo D’Eux Sens à la Biennale Internationale de la Danse de Lyon. En plus de son activité de danseuse dans Un monde soi, elle mène aux cotés d’Abou Lagraa le projet de Pont culturel méditerranéen et prend la responsabilité pédagogique du Ballet contemporain d’Alger (BCA) en janvier 2010.
Tout en poursuivant son travail pédagogique lors des tournées du Ballet contemporain d’Alger, elle partage son goût de la transmission lors de nombreux stages et « Master Class », notamment en France, aux Pays Bas, en Asie, en Espagne, en Pologne, en Russie, aux Etats-Unis… En 2012, elle assiste Abou Lagraa pour sa création Univers l’Afrique et participe à celle en 2013 de El Djoudour.

Chorégraphie et interprétation Laos

Saxophone, danse et interprétation Kévin Théagène

Avec le soutien du Théâtre de Suresnes Jean Vilar / Cités danse connexions.


Note d’intention

D’une durée de 20 minutes, la pièce Sans Paroles a été initiée lors du projet « Egotrip » du Festival « Total Session » à Grenoble en 2010. Elle a bénéficié d’une résidence à la Vilette pour son passage au festival Kalypso (Créteil) et Visages du Monde (Cergy) en 2013 et 2014. Le duo Sans Paroles met en scène une rencontre entre deux univers articulés par deux types de langages, deux façons de signifier, à la recherche d’un consensus pour pouvoir échanger. Véhicules de matière à penser, à ressentir et à communiquer, la musique incarnée par le saxophoniste (Kévin Théagène) et le mouvement incarné par le danseur font écho aux recherches du philosophe W.V. Quine sur l’indétermination de la traduction et la possibilité de communication. Ce duo illustre un cheminement d’ajustement mutuel à l’équilibre précaire vers une compréhension mutuelle. Chacun expose son langage, son alphabet et son souffle où chaque mouvement de trop peut conduire à l’éloignement. Tantôt somnambule, tantôt félin, suspendant, surprenant et flottant il promet de gagner son duel contre la gravité et de gagner l’espace scénique que revendique aussi le musicien. Notre danse est-elle un langage universel, a-t-elle un sens ? S’il est vrai , comme le disait le philosophe J. L. Austin, que « dire c’est faire » , peut-être que la pensée est elle même une forme de danse ?

[COLUMN]

David Laos Phiphak
David « Laos » Phiphak dit « l’Architecte » ou « Le Labyrinthe » du Break, héritier de la touche de breakdance francaise à base de mouvements fluides, est parvenu à développer une danse intelligente et esthétique reconnue dans le monde entier. Ses débuts dans la danse remontent à 1993 où il s’imprègne du style fluide des pionniers français. Champion de France 2001, il excelle en breakdance lyrique. Il a travaillé pour de nombreuses compagnies hip hop et contemporaines telles Choréam, Ykanji, Compagnie Par Terre, Régis Obadia, La Rualité, Black Blanc Beur et Kham. Il enseigne désormais, notamment à la Juste Debout School de Paris et voyage régulièrement pour partager sa conception de la danse au Canada, Suède, Espagne, Allemagne, Belgique, Japon, Martinique, Île de la Réunion. Il obtient parallèlement à sa carrière de danseur une licence de sociologie (Paris 11) enrichissant sa réflexion sur la symbolique incarnée dans la danse.