• Saison 2018-2019
Salle Jean Vilar
1h15
Dès 10 ans
Création

Direction artistique et chorégraphie Anthony Égéa
Direction musicale Duo Jatekok
Création musiques électroniques Franck 2 Louise

Elles sont quatre sur scène, quatre femmes artistes, quatre muses qui donnent son titre à la nouvelle pièce d’Anthony Egéa Muses tout simplement.

Pour cette spéciale dédicace aux danseuses Emilie Sudre et Emilie Schram, ainsi qu’aux pianistes Adélaïde Panaget et Naïri Badal, le chorégraphe hip hop entend faire miroiter les facettes les plus aiguisées de la féminité. Sans peur, il a choisi un répertoire musical qui file le vertige : Carmen de Bizet, Boléro de Ravel, et Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy. Cette triplette, sous-tendue par une ligne électro signée Frank 2 Louise, va soulever les humeurs extrêmes des deux breakeuses. Sensualité, folie, liberté assumée avant tout, ce concert chorégraphique rend hommage sans compter à la passion créatrice des femmes qui irrigue depuis le début des années 90 l’élan d’Egéa.

INFORMATION

Nous avons été contraints d’annuler la représentation du 23 janvier, suite à la blessure lors de la première de la danseuse Emilie Schram.
Nous regrettons cette annulation, mais nous espérons que vous pourrez assister à ce même spectacle le jeudi 21 février 2019 à 21h au Théâtre Jean Vilar de Suresnes.

Avec Émilie Schram et Émilie Sudre
et aux pianos le Duo Jatekok (Adélaïde Panaget et Naïri Badal)

Musiques électroniques Frank 2 Louise
Scénographie et lumières Florent Blanchon
Costumes Hervé Poeydomenge

Ce projet est la continuité d’une démarche de composition et d’une certaine image de la danseuse hip hop que j’avais amorcée dans Amazones et Soli 2. Une danseuse qui impose sa féminité, son corps, sa peau, sa sensualité. Une femme qui jette aux orties certains tabous et brandit certains clichés de la féminité pour finir par les épuiser dans la virtuosité sèche du défi physique et la poésie du mouvement. Une écriture chorégraphique qui précise chaque déplacement musculaire, une gestuelle qui tente de faire sens, de la peau jusqu’aux sentiments «qui même dans sa nudité la protège comme une armure invisible» une référence de Rosita Boisseau dans Le Monde au sujet de Soli 2. Je veux donner à voir une femme indépendante, de caractère, libre, puissante dans sa fragilité, sa douceur, sa pudeur, une femme virtuose, efficace, redoutable et qui sait aussi donner libre cours à sa folie.
Un concert chorégraphique où la danse s’immisce à travers l’architecture des pianos, à proximité des pianistes, à leur contact, dans leur prolongement… Un dialogue des notes et des pas à travers la complicité des interprètes, leurs regards, leurs jeux, la subtilité de leurs relations. Une main qui suspend la dernière note pour prolonger un mouvement, des partitions bousculées par le rythme de la danse… Des pianistes qui vont peut-être oser prolonger le mouvement au-delà de leurs mains ? La voix, le chant vont-ils bousculer encore plus cette proposition ? Peut-être verrons-nous des
pianos qui circulent pour proposer d’autres espaces, les dos des pianistes en mouvement pour imaginer leurs mains, les usages bousculés pour créer des situations inédites… A quatre mains face aux danseuses qui se transforment en pianistes du corps ? Des moments sans musique, sans danse, et où les arts s’observent ?

Anthony Egéa

[COLUMN]

Mélanger les genres pour permettre un éclairage nouveau de la musique classique fait partie de l’Adn de notre duo. Ainsi, lorsque qu’Anthony Egea nous a contactées pour nous parler de son projet de « concert chorégraphique entre classique et hip hop », nous avons été tout de suite enchantées par cette idée. Enchantées mais également intriguées et challengées car faire danser sur de la musique classique relève d’un certain défi. Il nous fallait en effet trouver des pièces musicales qui puissent à la fois inspirer Anthony, trouver un équilibre entre les pièces dites de répertoire et des pièces plus modernes et ensuite agencer le tout dans une cohérence qui permette au spectateur de voyager à travers nos deux univers d’une manière intelligente et subtile.
Anthony a de suite accroché à notre présence féminine sur scène face à ces deux montres scèniques que sont deux pianos à queue. A partir de cette idée de féminité sur le plateau s’est construit ce concert chorégraphique Muses. Sensualité, douceur, pudeur, impulsivité, sauvagerie, inspiration ! Tant de mots qui décrivent la femme et qui nous ont permis de choisir les pièces musicales. Le public passera ainsi de la douceur et de la suavité du Prélude à l’après midi d’un faune de Debussy à l’énergie et la rudesse de Carmen de Bizet/Liszt ou encore au rythme inéxorable du Boléro de Ravel. Afin de redonner un éclairage nouveau à ces pièces si connues, l’association avec le travail du DJ Frank2Louise nous a paru à tous les trois extrêmement pertinent.
Ce concert chorégraphique permet donc une synthèse entre deux genres qui de prime abord paraissent très éloignés, mais qui grâce à la chorégraphie d’Anthony Egea, au travail de nappe sonore de Frank2Louise et l’interprétation et la performance de deux musiciennes et deux danseuses permettra au public d’apprécier d’une manière nouvelle et originale la musique classique et la danse hip hop. Vive le mélange des genres !

Adelaïde Panaget et Naïri Badal

Anthony Egéa
En 1984, Anthony Égéa découvre la danse hip-hop. Sensibilisé à de nombreuses techniques, il parfait sa formation à l’Ecole Supérieure Rosella Hightower de Cannes grâce à l’obtention de la bourse chorégraphique du Ministère de la Culture en 1996. Une année plus tard, il est également lauréat de la bourse Lavoisier du Ministère des Affaires Étrangères qui lui permettra de suivre une formation au Dance Theater de Alvin Ailey à New York. En 2001, avec la création de Tryptique, et en 2003, avec la création d’Amazones, Anthony Egéa concourt à ouvrir la danse hip-hop vers de nouvelles voies. Ces créations seront pour lui l’occasion de montrer au public que le hip-hop ne se cantonne pas aux stéréotypes de genre et d’esthétique. Doué d’un esprit subversif, il crée Soli en 2005 et Urban Ballet en 2008, créations qui assoiront l’identité de la compagnie Rêvolution. En 2010, il écrit la pièce Tétris pour le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux et en 2011 le spectacle Middle pour le Beijing Dance Theater. Suivront Clash, révélant une esthétique plus contemporaine en 2009 et Rage, un travelling sur une Afrique contemporaine, en 2012. En 2013, il s’adresse aux plus jeunes en proposant une lecture revisitée du Magicien d’Oz et en 2014 il met sur scène les délices et les délires du clubbing avec Bliss. Avec KreuZ en 2016 il soutient l’émergence d’un chorégraphe comorien, en adoucissant l’urgence et l’instinctivité du krump sur scène, et cette même année il répond avec fantaisie et enthousiasme à la demande de l’Opéra de Limoges de remettre au goût du jour Les Forains d’Henri Sauguet. Aussi a-t-il choisi les voies de la transformation, pour au fil des pièces et des projets remettre en question le mouvement en développant des formes hybrides, qui s’écartent des conventions et des attendus. Habité par la fulgurance de l’instable et de l’inconnu, Anthony Egéa se livre incessamment à de nouvelles expériences.

[COLUMN]

Le Duo Jatekok
« Les deux filles du duo Jatekok ont tout pour elles : rigueur dynamique et verve expressive, clavier prolixe et toucher polyglotte, et plus que tout, une manière d’osmose jubilatoire » Le Monde
C’est en 2007 que Naïri Badal et Adélaïde Panaget forment officiellement leur duo et interprètent sur le conseil de Claire Désert une pièce contemporaine de Kurtág : les Játékok. Une oeuvre qui cristallisera leur entente, faite de petites miniatures lyriques, contemplatives, pleines d’émotion et de sensibilité. Jatekok, « jeu » en hongrois, une idée qui fera leur signature.
Lauréates de deux grands concours internationaux pour duo de pianos, Rome en 2011 et Gand en 2013, elles construisent un répertoire à l’image de leur dynamisme et de leur expressivité. Leur premier album Danses est unanimement reconnu par la presse et le duo va le présenter dans de grands festivals et des scènes importantes de la musique classique : le festival de la Roque d’Anthéron, les folles journées de Nantes, l’Opéra de Varsovie, la Cité de la Musique à Paris, le musée Dvorak à Prague, l’auditorium del Massimo à Rome… Au-delà de l’interprétation de pièces classiques devant des publics avertis, le Duo Jatekok aime à faire partager son amour d’un art parfois difficilement accessible au plus grand nombre. C’est ainsi qu’elles multiplient les occasions pour construire des liens originaux avec le public, que ce soit en prenant le micro pour expliquer l’origine d’une pièce ou l’histoire d’un compositeur, interpréter Casse-Noisette avec Marina Sosnina, dessinatrice sur sable, ou encore illustrer le Petit Prince accompagné du comédien Julien Cottereau. Naïri Badal et Adélaïde Panaget trouvent un chemin vers un public qui reconnaît leur sincérité, leur simplicité, leur talent et leur authenticité. Jatekok : jouer du piano, avec le piano, à quatre mains, à deux pianos, classique, contemporain, avec le public, avec d’autres musiciens, d’autres artistes. Jouer, c’est l’essence de leur duo.

[COLUMN]

Franck 2 Louise
Né à Saint-Denis (Seine St Denis) en 1966, Frank Begue dit Frank2Louise est un chorégraphe et compositeur autodidacte d’origine franco-espagnole. Depuis son irruption dans le paysage chorégraphique hexagonal en 1983 aux côtés de Sydney (H.i.p-H.o.p TF1), il focalise son travail et ses recherches sur la «musicalité du mouvement», transmet la danse en vue d’investir les théâtres pour accomplir le passage de la «rue» à la scène dès le début des années 90 et faire gagner ainsi ses lettres de noblesse à cette culture populaire. Par la suite, il développe à l’aide de nouvelles technologies (capteurs de mouvements sur danseurs), un moyen d’écrire la danse et la musique au même instant à travers ses pièces qui lui vaudront la reconnaissance des institutions culturelles. D’ailleurs le « 2 » de Frank2louise était à l’origine un « De », un clin d’oeil aux clichés « Banlieusard vs Élites ». Depuis 25 ans, il signe les bandes originales de spectacles chorégraphiques pour des compagnies comme Aktuel force, Käfig, Rêvolution, Kadia Faraux, Trafic de Styles, Freestyles, Jessica Noita, Farid Berki… Son esprit avant-gardiste dans son univers musical éclectique et singulier, l’amène à rencontrer et collaborer avec des réalisateurs de films dès les années 2000. Ceci lui permettra ainsi de donner une dimension cinématographique à ses compositions pour le spectacle
vivant. Son originalité réside dans la fusion de plusieurs courants musicaux ayant baigné son enfance, mêlant groove électronique à une écriture harmonique plus orchestrale. Il a reçu plusieurs prix, notamment un Bayard d’or au Festival international du film francophone à Namur, pour la meilleure musique de film, dans Itinéraire de Christophe senberger en 2005. Il a également été nominé en 2016 pour la cérémonie des Césars et pré-sélectionné aux Oscars en 2017 pour le court métrage d’animation Sous tes doigts de Marie-Christine Courtés. La danse reste pour lui le meilleur moyen d’exprimer sa texture musicale.

Production Compagnie Rêvolution. Coproduction Théâtre de Suresnes Jean Vilar / Suresnes cités danse 2019, Théâtre de Gascogne-scènes de Mont-de-Marsan, L’Odyssée–scène conventionnée/ Périgueux, CCN de Créteil et du Val-de-Marne, OARA–Office artistique de la région Nouvelle-Aquitaine
Soutiens Opéra de Limoges, Théâtre de Gascogne–scènes de Mont-de-Marsan, Le Moulin du Roc–scène nationale / Niort, Cuvier de Feydeau / Artigues-près- Bordeaux, Cinéma–Théâtre Le Parnasse / Mimizan, Centre culturel des Carmes / Langon, Pôle en Scènes–Pôle Pik / Bron. Partenaires DRAC Aquitaine, Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Conseil général de la Gironde, ville de Bordeaux.
En partenariat avec la fabrique de pianos Feurich.