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Texte Sedef Ecer Mise en scène Thomas Bellorini

Musiques, chansons tziganes, surgissements poétiques…
Le metteur en scène Thomas Bellorini nous plonge dans l’univers onirique et coloré d’À la périphérie.Pourtant, tout n’est pas rose dans le conte oriental de Sedef Ecer. Car l’auteure turque nous raconte l’histoire de Dilcha et Bilo, un couple de jeunes gens ayant quitté leur campagne pour s’installer à la périphérie d’une métropole. Empoisonné par la pollution industrielle, leur quartier se transforme peu à peu en bidonville.
Vingt ans plus tard, c’est au tour d’une nouvelle génération de vouloir échapper à son quotidien. Dans un environnement menacé de destruction, Tamar et Azad rêvent eux aussi d’un ailleurs plein de promesses…
« Puisque la musique rend l’émotion universelle et permet de dépasser les frontières, je souhaite qu’elle prenne le relais quand les mots ne suffisent plus »,déclare Thomas Bellorini. À la tête d’une troupe pleine de vie, le jeune metteur en scène présente une création entremêlant humour et prises de conscience. Un spectacle grave et néanmoins enjoué dans lequel le mélange des bruits et sons de toutes natures devient le reflet de la vitalité qui habite les périphéries.
Prix d’écriture théâtrale de Guérande en 2011 et prix Coup de coeur des lycéens en 2012, France Culture, Centre national du Livre, Association Beaumarchais

Texte Sedef Ecer
Mise en scène Thomas Bellorini
Avec Sedef Ecer, Anahita Gohari, Lou de Laâge, Adrien Noblet, Christian Pascale, Céline Ottria, Zsuzsanna Vàrkonyi

[COLUMN]Scénographie Thomas Bellorini, Victor Arancio
Lumières Jean Bellorini
Assistante à la mise en scène Mathilde Cazeneuve
Costumes Jean-Philippe Thomann

Les parents ont quitté la campagne pour venir s’installer à la ville. Ils se sont arrêtés sur la colline des anges et des djinns au-delà du périph, cette frontière infranchissable entre leur bidonville, la décharge, l’usine toxique de «Stop herbe» et la ville. Vingt ans plus tard, «leurs enfants sans nombril» rêvent de partir de leur tour. Cette fois beaucoup plus loin, où un autre périphérique les séparera de la belle ville. Une seule chose aura réellement changé, ces jeunes gens «mauvaises herbes» auront plutôt recours à la bonne fée marraine de la télévision qu’à la gitane et à sa magie. Avec une belle intelligence, une grande simplicité de moyens et beaucoup d’émotions, Sedef Ecer raconte la similitude des destins, l’éternité de cette misère qui reproduit les mêmes schémas dans les pays en développement comme dans les pays développés. L’exclusion, le recours à des travaux dangereux, la seule force du rêve pour nourrir un quelconque espoir.
La beauté de la pièce tient à cette détermination naïve qui pousse les deux jeunes gens à préserver l’espoir malgé la dureté de l’épreuve. La violence n’est pas évacuée et la dénonciation est sans ambiguïté. Mais les personnages conservent une sorte de distance fataliste et l’utilisation de la métaphore (les enfants sans nombril, les maisons qui repoussent comme des fleurs, l’allusion à Platon…) éloigne la pièce d’un réalisme sordide pour lui insuffler la grâce d’un conte oriental. C’est tout simplement beau, sincère et émouvant.
Gilles Boulan

Sedef Ecer, auteure
Comédienne, romancière, auteur dramatique, scénariste, traductrice et journaliste à la radio et à la télévision, Sedef Ecer pratique plusieurs formes d’écriture en turc et en français. Publiée par les éditions de l’Amandier, elle est lauréate du Centre National du Théâtre et du premier prix des Rencontres Méditerranéennes. Elle travaille actuellement au scénario d’un long métrage de cinéma.

Thomas Bellorini, metteur en scène
Musicien, metteur en scène et pédagogue. Thomas Bellorini compose et dirige la musique sur une première version de la pièce de théâtre de Sedef Ecer, Sur le Seuil. Il met en scène un spectacle musical autour de Barbara, Soleil Noir. Directeur musical et arrangeur, il travaille sur Piaf, l’ombre de la rue, mis en scène par Jean Bellorini. En 2010, il crée la musique, adapte et met en scène Pinocchio, le célèbre conte de Carlo Collodi.

Coproduction Théâtre de Suresnes Jean Vilar, La Cie Gabbiano
Avec le soutien de la Cie du Seuil et de la Cité nationale de l’Histoire de l’Immigration