• Saison 2014-2015
Salle Aéroplane
1h30

Tous les chemins mènent à la danse… Hervé Koubi, docteur en pharmacie, et Jann Gallois, musicienne, l’ont un jour croisée et compris qu’ils ne pourraient vivre sans elle.

Le premier a 25 ans quand il découvre ses origines algériennes. Il part en quête de ses racines et commence avec douze danseurs algériens et burkinabés à entrecroiser les fils de leurs histoires respectives. De ce travail de mémoire, naîtront El Din, puis Ce que le jour doit à la nuit, en référence au roman de Yasmina Khadra. Une composition brillante, entre capoeira, hip hop et danse contemporaine, sur des musiques sacrées d’Orient et d’Occident.
Le jour ou la nuit, c’est précisément le souci de Jann Gallois. Elle a du mal aussi avec le blanc ou le noir. Parce qu’on oublie l’entre-deux, l’aube, le gris… Après P= mg, la chorégraphe s’interroge sur la dualité en opposant dédoublement et fusion. Entre théâtre et danse, ce solo visite un univers schizophrène, peuplé de sourires, de rires et de larmes.

 

Diagnostic F20.9

Chorégraphie et interprétation Jann Gallois / Cie BurnOut
– version courte –
Pour en savoir ++

Ce que le jour doit à la nuit

Chorégraphie Hervé Koubi
Pour en savoir ++

Chorégraphie et interprétation Jann Gallois / Cie BurnOut
Musique Alexandre Bouvier
Lumières Cyril Mulon
Costumes Marie-Cécile Viault

Avec le soutien de Cités danse connexions – Théâtre de Suresnes Jean Vilar.

Coproduction Théâtre de Suresnes Jean Vilar – Maison Folie Wazemmes de Lille – CDC Atelier de Paris / Carolyn Carlson – ARCADI Ile-de-France
Dispositifs d’accompagnements – IADU (Fondation de France / La Villette avec le soutien de la Caisse des Dépôts et de l’Acsé) – SPEDIDAM – La Briqueterie / CDC du Val-de-Marne. Accueil studio SINARTS Cultural Center Budapest – CENTQUATRE Paris

– version courte –

[COLUMN]
Note d’intention
Dans la classification internationale des maladies établie par l’OMS, F20.9 est la côte attribuée à la «schizophrénie, sans précision».
Sensible aux diverses formes de pathologies mentales et contraintes psychiques, je me suis intéressée à la dominance du cerveau et à la façon dont il induit nos comportements. La schizophrénie est un dysfonctionnement extrême mais également une énigme quant au foisonnement imaginatif de ses manifestations. Qu’est-ce qui se raconte ? Sommes-nous toujours maîtres de nos pensées ? Et comment le corps suit-il ?
Diagnostic F20.9 est une interprétation de notre puissance cérébrale et une exploration de l’emprise du cerveau sur nos comportements : désorganisation des idées, scission en différentes personnalités, soumission à des hallucinations auditives, visuelles ou encore kinesthésiques. Fascinée par les sciences cognitives, j’ai voulu mettre en scène et interpréter par le mouvement et la parole cette cohabitation étrange et souvent conflictuelle entre corps et esprit. Avec ses peurs, ses surprises, ses douleurs et ses rires.
J’ai souhaité aussi plus généralementquestionner la sévérité du recours au diagnostic, qui prétend catégoriser et orienter dans un protocole de soins toute déviation par rapport à la norme. Se percevoir telle une île, vivre dans une singularité confuse, couper tout contact avec la réalité ou au contraire la ressentir intensément, est-ce nécessairement une anormalité ?
Même si la schizophrénie est d’abord une souffrance, elle n’exclut pas l’intelligence et la créativité. L’humanité persiste toujours sous la folie. Certains y lisent une malédiction, personnellement je préfère y voir un ferment de génie ; et penser que l’artiste et le schizophrène partagent une semblable expérience de torsion du réel.

Jann Gallois, chorégraphe et danseuse
Après un parcours de musicienne au conservatoire, Jann Gallois débute la danse en 2004. C’est sa rencontre avec le danseur Thony Maskot, un des piliers du hip hop français, qui lui fera découvrir ce qui deviendra sa passion. En parallèle, pour s’assurer une grande polyvalence, Jann suit des cours de danse contemporaine à l’école Peter Goss, ainsi qu’une formation d’art dramatique à L’école de théâtre de Paris sous la direction de Colette Louvois, tout en continuant son travail d’autodidacte.
Depuis 2008, Jann Gallois entame une série de travaux en compagnie, à commencer par le rôle de Juliette dans le Roméos et Juliettes de Sébastien Lefrançois pour qui elle dansera aussi sur Obstacle. Puis dans Derrière la Penderie de François Berdeaux, Elles de Sylvain Groud, altérité de Bouziane Bouteldja et Coraline Lamaison, Royaume-Uni d’Angelin Preljocaj, Borderline de Sébastien Ramirez et enfin dernièrement Asobi de KaoriIto produit par les Ballets C de la B.
En 2012, Jann Gallois se lance dans l’écriture chorégraphique et crée avec Damien Guillemin le duo Nager dans ses rêves, soutenue par Luc Petton et le Laboratoire chorégraphique de Reims, dont le succès l’incite à monter sa propre compagnie, la Cie BurnOut et à écrire sa première pièce P=mg ; solo récompensé du premier Prix Interprè’temps Danse 2012, Prix Beaumarchais-SACD 2013, Prix Paris Jeune talent 2013, Prix du Public & 3e Prix Chorégraphique au Festival International so-lo-tanz theater 2014 à Stuttgart en Allemagne et de faire partie des aerowaves Priority Companies 2014 à Londres.

Chorégraphie Hervé Koubi
Avec Hamza Benamar, Lazhar Berrouag, Nasreddine Djerrad, Fayçal Hamlat, Nassim Hendi, Amine Maamar Kouadri, Riad Mendjel, Issa Sanou, Ismail Seddiki, Reda Tighremt, Mustapha Zahem, Adel Zouba

Création musicale Maxime Bodson
Musique Hamza El Din / Kronos Quartet, Jean-Sébastien Bach, musique soufie
Lumières Lionel Buzonie
Costumes Guillaume Gabriel

Coproduction Ballet de l’Opéra national du Rhin-CCN, CCN de Créteil et du Val-de-Marne / Cie Kafig, Palais des congrès de Loudéac, Centre culturel de Vitré, Ballet Preljocaj / CCN d’Aix-en-Provence, Ballet Biarritz-CCN-Thierry Malandain.

[COLUMN]

Présentation du spectacle
En 2009, Hervé Koubi organisait une audition à Alger pour le début d’un travail qui aboutit aujourd’hui à la création de Ce que le jour doit à la nuit.
Comme le jeune garçon, héros ordinaire du roman éponyme de Yasmina Khadra, balloté d’une famille à une autre, Hervé Koubi part en explorateur de sa propre histoire qui croise celle avec un grand H. «C’est tel un orientaliste du XIXe siècle venu en Algérie pour donner vie à ses rêves d’orient que je voudrais donner vie à mes rêves d’enfant né en France, et qui n’a découvert que sur le tard ses véritables origines et celles de ses deux parents, algériens de souche ».
Douze danseurs algériens et burkinabé, la plupart venus de la danse de rue, du hip hop, ont fourni l’énergie nécessaire à ce projet à long terme, fait de rencontres puis de travail sur mesure avec chacun des interprètes, réalisé déjà dans une première étape El Din. Nourri de peintures orientalistes, des dentelles de pierre de l’architecture islamique, Hervé Koubi trace son propre chemin, fait d’enchevêtrement, de tissage complexe. « La dentelle, précise-t-il, lui qui a toujours été fasciné par le dessin, est avant tout une manière de créer le jour, le jour dans un tissu, le jour dans la matière…le jour dans mon histoire… ». Ce que le jour doit à la nuit est dans son titre même un bouleversement du temps et une histoire de liens.
Marie-Christine Vernay

Hervé Koubi, chorégraphe
En 2000 Hervé Koubi crée son premier projet Le Golem. Depuis 2001, il collabore avec Guillaume Gabriel sur l’ensemble de ses créations. Il crée Ménagerie (2002) et Les abattoirs, fantaisie… (2004). En 2006 collabore avec la
musicienne Laetitia Sheriff pour la création 4’30’’.
En 2007 il retravaille un déambulatoire créé sur la Croisette de Cannes en 1997 Les Heures Florissantes et créé un essai mêlant écriture contemporaine et gestuelle Hip-Hop Moon Dogs. Pour l’année 2008 il entreprend trois essais
chorégraphiques autour des trois écritures : Coppélia, une fiancée aux yeux d’émail… / Les Suprêmes / Bref séjour chez les vivants.
En 2009 il entame une collaboration avec les danseurs ivoiriens de la Compagnie Beliga Kopé pour une création Un rendez-vous en Afrique et sur les années 2010, 2011, 2012 et 2013 il accompagnera une équipe de douze danseurs
algériens et burkinabé pour un parcours jalonné de deux créations El Din (création 2010-2011) et Ce que le jour doit à la nuit (création 2013). Il collabore également avec des vidéastes pour des projets de vidéo danse, Pierre Magnol pour Bodyconcrete (2010) et Ovoid Edges (2012), Pierre Magnol et Michel Guimbard pour Bodyconcrete 2 (2011).
En parallèle au travail de création de la Compagnie Hervé Koubi, il est régulièrement invité par des centres de formations professionnelles en France (Centre National de la Danse de Lyon, Ecole Supérieure de Danse de Cannes…) et à l’étranger (Ballet National d’Equateur, Ministère de la Culture et de la francophonie de la Côte d’Ivoire, Ballet national du Yucatan au Mexique…).
En 2012, à l’invitation de Paola Cantalupo – directrice de l’Ecole Supérieure de Danse de Cannes – il chorégraphie la variation contemporaine garçon pour l’obtention du Diplôme National Supérieur Professionnel du Danseur.