• Saison 2015-2016
Salle Jean Vilar
2h15
Dès 15 ans

D’Edward Albee
Mise en scène Alain Françon

Ça commence comme un vaudeville et ça finit en drame. Après une soirée bien arrosée, Martha et George, mariés depuis vingt ans, reçoivent Nick et Honey, un jeune couple de leur connaissance.

Milieu universitaire pour les hommes, bon chic bon genre pour les femmes et alcoolisme mondain pour tout le monde. Il est deux heures du matin quand la scène de ménage éclate entre les vieux époux. Elle durera jusqu’à l’aube. Sous les yeux de leurs invités pris à témoin, ils déballent leurs rancœurs, sans pudeur ni pitié. C’est violent, cruel et communicatif… Car, gagnés par la curée ambiante, les jeunes mariés dévoilent à leur tour de bien vilains défauts.
Tiré de la pièce d’Edward Albee créée en 1962, le film a consacré Elizabeth Taylor et Richard Burton dans les rôles principaux. Alain Françon, metteur en scène réputé pour son intelligence de lecture, s’attaque à ce huis clos grinçant, chargeant deux de ses acteurs fétiches, Dominique Valadié et Wladimir Yordanoff, d’aller bien au-delà…

 

D’Edward Albee
Mise en scène Alain Françon

Avec Dominique Valadié, Wladimir Yordanoff, Pierre François Garel, Julia Faure

Décors Jacques Gabel
Lumières Joël Hourbeigt
Costumes Patrice Cauchetier assisté de Anne Autran
Musique originale Marie-Jeanne Séréro
Assistant à la mise en scène Nicolas Doutey
Traduction Daniel Loaysa

La scénographie

La scénographie pour Qui a peur de Virginia Woolf prend en compte l’exiguïté d’un plateau. Le sol est surélevé légèrement. Dans cette épaisseur est construit un plateau circulaire tournant, non pour effectuer un tour complet des sièges posés dessus, mais plutôt pour modifier imperceptiblement l’axe de vision de ceux-ci. Sièges en cuir éculé. L’entrée depuis l’extérieur au lointain cour. Un escalier prend naissance au cadre jardin et donne accès à une passerelle traversant en surplomb la scène le long du mur lointain. Des livres, comme une construction sans interstices, sont disposés verticalement sur ce mur. Peinture abstraite sous la passerelle. Un bar avec musique à cour. Le long du nez de scène des plots métalliques de 15 cm de haut reliés entre eux par un câble.

 

Alain Françon

Au Théâtre Eclaté, collectif créé à Annecy en 1971, Alain Françon a monté entre autres Marivaux et Sade, Ibsen et Strindberg, O’Neill, Horváth et Brecht. Il a créé de nombreux auteurs contemporains, de Michel Vinaver (Les Travaux et les jours, Les Voisins) à Enzo Cormann (Noises, Palais Mascotte) et Marie Redonnet (Tir et Lir, qui a été présenté à La Colline en 1988, Mobie Diq). Il a également adapté pour la scène des textes d’Herculine Barbin (Mes souvenirs) et de William Faulkner (Je songe au vieux soleil). En 1989, Alain Françon prend la direction du Centre dramatique national de Lyon – Théâtre du Huitième. Il y monte notamment La Dame de chez Maxim, Hedda Gabler, Britannicus. De 1992 à 1996, il est directeur du Centre dramatique national de Savoie (Annecy-Chambéry), où il met en scène La Remise de Roger Planchon (1993), La Compagnie des hommes (1992) et Pièces de guerre (1994) d’Edward Bond, Celle-là (1995) de Daniel Danis et La Mouette de Tchékhov (1995). Pour le cinquantième Festival d’Avignon, Alain Françon présente dans la Cour d’Honneur Edouard II de Marlowe, qui a été repris au Théâtre national de l’Odéon. Le 12 novembre 1996 il a été nommé Directeur du Théâtre national de la Colline. Alain Françon quitte le Théâtre national de la Colline en janvier 2010 et crée le Théâtre des nuages de neige. Dernièrement, il a notamment mis en scène la Trilogie de la Villégiature de Goldoni à la Comédie Française (2013), Les Gens de Edward Bond (2014), Toujours la tempête de Peter Handke aux Ateliers (2015).

Dominique Valadié

Formée au Conservatoire national supérieur d’Art Dramatique de Paris par des professeurs tels que Marcel Bluwal, Antoine Vitez et Pierre Debauche, Dominique Valadié a su se distinguer à l’écran comme sur les planches. Pour la télévision tout d’abord, elle joue sous la direction de Gérard Verges (les possédés de Loudun en 1978), de Marcel Bluwal ( Le misanthrope et Lulu en 1978), de Pierre Aknine (Jean Moulin en 2002), de Pierre Leccia pour la série Mafiosa en 2013, et bien d’autres… Au cinéma, Dominique Valadié joue notamment sous la direction de Bertrand Blier pour Mon homme en 1995 ou encore d’Agnès Jaoui dans Un jour mes princes viendront en 2012. Côté théâtre, Dominique Valadié a été amenée à jouer des adaptations d’Alain Françon à de nombreuses reprises (Hedda Gabler en 1987, La dame de chez Maxim’s en 1990/1991-pour lequel elle reçoit le Molière de la meilleure actrice, Ivanov, Le petit Eyolf et Noises en 2011/2012, Solness le constructeur en 2013). Elle a également fréquemment joué sous la direction d’Antoine Vitez, de Ch. Colin, de J. Weber, Daniel Benoin et bien d’autres. Elle a reçu le prix de la Critique en 1984 ainsi que le prix Gérard Philippe – Grand Prix de la ville de Paris en 1985.

[COLUMN]

Wladimir Yordanoff

Il débute sa carrière au théâtre et joue sous la direction de Stuart Seide (Le mal du Pays, Andromaque, Le songe d’une nuit d’été, La vie est un songe, Moby Dick, … en 1982) Laurence Février (Je rêve mais peut être que non en 1982, Une lune pour les déshérités en 1983/1984), Roger Planchon (L’Avare en 1986) Patrice Chéreau (Hamlet 1988/1989), Alain Françon (Britannicus en 1991, La compagnie des hommes en 1992, Les huissiers en 1998/1999 … ), Christian Schiaretti (Mère Courage et ses enfants en 2001/2002, L’Opéra de quat’sous en 2003/2004 …). Wladimir Yordanoff a également une solide expérience du milieu cinématographique. En effet, il a entre autre joué dans des films de Cédric Klapisch (Un air de famille en 1996, l’Auberge espagnole en 2001), Agnès Jaoui (Le goût des autres en 1999), Arnaud Desplechin (La compagnie des hommes en 2002), Robin Renucci (Sempre Vivu! en 2005), Maiwenn (Polisse en 2011). Enfin, Wladimir Yordanoff a écrit et mis en scène Droit de retour en 2000.

« Alain Françon met en scène […] un merveilleux et subtil quatuor à cordes. Les cordes sont si tendues qu’elles pourraient sauter sous la pression du texte; l’intelligence de Françon les tient et les retient. […]
Sentir à quel point cette pièce funambulesque pourrait être pesante ne fait qu’accentuer le plaisir de la voir aussi bien jouée. »
Philippe Lançon, Libération (janvier 2016)

« Observer les ruses de dompteur qu’invente Alain Françon pour faire sien l’univers de cette cage aux fauves devient soudain tout aussi passionnant que s’abandonner à la fascination du match d’ego qu’il arbitre sous nos yeux. […]
On découvre en Dominique Valadié (Martha), Wladimir Yordanoff (George), Pierre-François Garel (Nick) et Julia Faure (Honey) quatre formidables champions qui arpentent la scène comme un ring. Quel plaisir d’assister à un tel match quand le théâtre sort grand vaiqueur du combat au finish. »
Patrick Sourd, Les Inrockuptibles (janvier-février 2016)

 » Qui a peur de Virginia Woolf ?  Pas Dominique Valadié en tout cas, en tout cas, qui se coule avec superbe dans la peau de Martha, l’héroïne de la pièce d’Edward Albee (1962). La comédienne ferait presque oublier Elizabeth Taylor qui l’incarna au cinéma, tant son interprétation est habitée, intense, quasi sauvage. […]
Il fallait le talent d’Alain Françon pour diriger avec une telle précision, ce précieux quatuor. »
Philippe Chevilley, Les Echos (janvier 2016)

« Avec sa mise en scène au cordeau, qui se tient dans l’espace minimal du salon du couple, Alain Françon tire le meilleur parti de cette pièce vertigineuse et glaçante, où le dramaturge américain va très loin dans la lutte sans merci entre le pouvoir féminin et le pouvoir masculin. […] 
Julia Faure (Honey) et Pierre-François Garel (Nick) donnent aux deux jeunes gens toute la dimension inquiétante que recèle leur apparente normalité. Mais c’est surtout le couple monstrueux qui retient l’attention, et il est formidable : Wladimir Yordanoff, sidérant d’humanité blessée et manipulatrice, et Dominique Valadié, la grande Valadié, qui trouve la matière à déployer tout son talent, de la perversité feutrée à la folie tragique. »
Fabienne Darge, Le Monde (janvier 2016)

« Un monde brutal, excessif, régi par des règles complexes. Le regard que porte Alain Françon sur ce maelstrom humain est d’une exigence radicale. Aucun effet superflu, aucune sorte d’épanchement ne vient amoindrir des sillons que creusent, de scène en scène, de secousse en ébranlement, les quatre comédiens (parmi lesquels Dominique Valadié, tout en ruptures et en contrastes, déploie un jeu littéralement subjuguant). […]
En grand metteur en scène, Alain Françon fait renaître le texte d’Albee à travers ce qu’il a de plus essentiel. »
Manuel Pilat Soleymat, La Terrasse (février 2016) 

 

« Finement dirigés par Alain Françon, les quatre acteurs investissent leur personnage jusqu’au vertige. »
AFP

« Folle gigantomachie entre deux héros « monstres ». Pour les interpréter, il a réuni deux comédiens magnifiques…. Dirigés d’une main sûre, tout en tension, rigueur et retenue par Alain Françon, ils sont grandioses. »
La Croix

« Le couple Martha-George est le plus convaincant qu’on ait jamais vu en France… C’est une oeuvre exceptionnelle. »
Le Figaro Magazine

« Comédiens d’une subtilité stupéfiante. On n‘est pas loin de crier au chef d’oeuvre. »
L’Express

Production Théâtre de l’Œuvre et Laura Pels Productions