• Saison 2016-2017
Salle Jean Vilar
1h15
Dès 14 ans

D’Hristo Boytchev
Mise en scène Philippe Lanton

Meto, Lubka, Doko, et Louko, c’est un peu les Marx Brothers échappés d’une pièce de Beckett. Eux, ils n’attendent pas Godot, mais un train.

Il y a longtemps qu’ils sont là, à errer dans cette gare désaffectée, à regarder les trains qui passent et ne s’arrêtent jamais. SDF à temps plein et à l’alcool facile, ils répètent inlassablement la scène dans l’indifférence générale : un jour leur train viendra. Ils y monteront avec leurs valises vides et en redescendront avec les valises pleines, volées aux voyageurs. Un jour, forcément, ils « foutront le camp »… L’irruption d’Hari, magicien du bonheur en kit, leur en redonne l’espoir. Va-t-il réaliser leur rêve d’un autre monde ou n’est-il qu’un marchand d’illusion ? Philippe Lanton explore depuis six ans les auteurs balkaniques. Il s’attaque cette fois à une comédie bulgare de 2002, une farce « loufoque, désopilante et profonde » qui ressemble fort à notre Europe de 2017 : un paquebot en perdition, une gare où survivent des laissés pour compte et où ce sont toujours les mêmes qui montent dans le train.

 


On aime beaucoup. Les cinq comédiens sont au top. (…) Un théâtre burlesque et drôle, qui résonne comme une métaphore de l’Europe d’aujourd’hui, mais où l’on sait encore rire.
Sylviane Bernard-Gresh – Télérama Sortir – TT

Les interprètes ont vraiment l’étoffe de leurs personnages, et l’illusion théâtrale fonctionne tendrement, sûrement, elle nous émeut (…) et nous fait craquer.
Évelyne Trân – LeMonde.fr

Remarquable. (…) Philippe Lanton aura su honorer le texte et son sous-texte tout en respectant le burlesque de la proposition et sa radicale poésie. Une pièce avec de l’esprit, beaucoup d’esprit.
David Rofé-Sarfati – Toute la Culture

On vit au rythme des espoirs frustrés d’une bande de laissés pour compte dotés d’un sens de l’humour digne de Charlot ou des Marx Brothers.
Jack Dion – Marianne.fr

D’Hristo Boytchev
Mise en scène Philippe Lanton

Avec
Lubka Evelyne Pelletier 
Louko Bernard Bloch 
Hari Olivier Cruveiller 
Meto Philippe Dormoy 
Doko Christian Pageault

Scénographie et lumières Yves Collet 
Collaboration lumière Christelle Toussine et décor Franck Lagaroje 
Conception sonore Thomas Carpentier 
Costumes Raffaëlle Bloch

Traduit du bulgare par Iana-Maria Dontcheva. Publié aux éditions L’Espace d’un instant.

Je rêve ce spectacle : une petite communauté humaine se serait échouée, comme en cale sèche, au milieu d’une gare où circule le monde sans jamais les prendre en compte, dans une sorte d’indifférence générale et de négation méprisante de leurs existences. Je rêve dramaturgiquement à partir des films délirants des Marx Brothers, des bandes dessinées des Pieds Nickelés et des silhouettes errantes des grandes figures d’En attendant Godot de Samuel Beckett déboulant sur le plateau…
Je rêve de fumées de trains, de brouillard, de sifflements des trains passant à toute vitesse, de nos quatre branquignols s’inventant leur monde et leur quotidien dans l’alcool, l’outrance, le théâtre et un joyeux bordel. Il faut bien survivre ! A l’image de notre petit monde théâtral ils répètent leur petite «pièce» qui changera leur monde, qui les emportera ailleurs où ce sera mieux où peut-être ils auront une vie, un destin, un avenir. Ces assoiffés d’espoir vont ainsi voir surgir la Grande Illusion, le Magicien de l’avenir en kit et du bonheur à portée de main. L’illusion doit envahir le plateau pour nous transporter dans un univers poétique, surréaliste avant que ne chavire le navire…
Je rêve d’un public surpris dès le début par un départ burlesque mêlant le rire, l’absurde et l’onirique. Un public plein d’empathie, de tendresse pour ces quatre représentants de notre espèce espérant qu’ils s’en sortent, les accompagnant dans leurs doutes, leurs violences, leurs évanouissements, leurs tremblements, leurs espoirs, leurs luttes «tout comme nous». Est-ce que Hari arrivera à les sauver, à leur ouvrir le chemin, à les aider à réaliser leurs rêves ?
Je rêve d’une belle soirée de théâtre ou le public ressort joyeux et lucide, ou serait partagé ce que disait Klaus Michaël Grüber: « Le Théâtre doit nous aider à vivre » Cette pièce démarre comme une métaphore de la Réalité de cette Europe démunie face à l’économie mondialisée qui fait surgir de nouveaux pays riches ce qui entraîne peu à peu l’Europe dans le déclin. Cette Europe qui souffre, cherche un nouveau sens commun, sans y parvenir. Cette Europe que la jeunesse quitte parce qu’elle ne représente plus l’avenir à leurs yeux. Cette Europe où en revanche les migrants sont de plus en plus nombreux à vouloir venir mais dont nombre d’entre eux n’atteindront jamais les côtes. Cette Europe où ce sont toujours les mêmes qui attendent un train qui n’arrive jamais et toujours les mêmes qui sont dedans. Quoique de plus en plus nombreux sont ceux qui, à leur tour, se retrouvent jetés sur le quai. Y a-t-il seulement encore des trains ? Et comme toujours ce sont toujours aux mêmes de tenter de sauver leur peau comme quatre Marx Brothers sortis tout droit de l’univers de Samuel Beckett. Ces Estragons et ces Wladimirs attendent toujours Godot. Mais cette fois-ci Godot arrive !

Philippe Lanton

Philippe Lanton

Il est directeur artistique de la compagnie Le Cartel. Membre fondateur de la Coopérative Artistique de Production (Cap)* – coopérative artistique de production Montreuil (93). Diplômé supérieur en psychologie clinique, il suit des cours de théâtre à l’école Charles Dullin et participe à des stages de travail avec Maurice Benichou, Peter Brook, Pierre Debauche, Heiner Muller.
En 1993-94 il est en résidence de création aux Fédérés de Montluçon-CDN, De 1995-98, metteur en scène associé à La Filature de Mulhouse-Scène nationale, il crée Héraklès V de H. Müller, création au Théâtre du Rond-Point, Minna von Barnhelm de G-E Lessing, création aux Fédérés de Montluçon, La Mort de Danton de G. Büchner, création à La Filature de Mulhouse et tournée en France (CDN de Reims, CDN de Strasbourg, Scène Nationale de Malakoff, CDN de Colmar…). En 2000-01 Il crée Terres promises de Roland Fichet au Festival d’Avignon, puis en résidence de création au Théâtre Gérard Philipe – CDN de Saint-Denis 2002-2003. Il travaille avec Wole Soyinka et La lettre aux acteurs de Valère Novarina, création à La Filature de Mulhouse puis tournée en Algérie. De 2004 à 2009, il crée La Mort d’Empédocle de Friedrich Hölderlin à la Maison de la Poésie, au Festival International Tchekhov de Moscou, au Forum du Blanc-Mesnil, à Kyoto (Japon), à Bangkok (Thaïlande), Trahisons de Harold Pinter au Théâtre de l’Athénée, et au Théâtres de Colombes, Cergy-Pontoise, Suresnes, et tournée en France), Parasites de M. von Mayenburg au Théâtre Gérard Philipe à Orléans-la-Source et au Théâtre Berthelot à Montreuil, B.1. de Katsura Kan, Butô 2. Beckett de Samuel Beckett à la Maison de la Culture du Japon à Paris, et au Théâtre Berthelot de Montreuil. De 2010 à 2012 il crée Le Professionnel de Dušan Kovačević au Théâtre de l’Ouest Parisien, L’Apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val-d’Oise et au Théâtre Nanterre- Amandiers.
Il co-met en scène Timon d’Athènes de Shakespeare au CDN de Besançon et dirige le comité de lecture CAP à l’Est. En janvier 2014, il crée Rose is a rose is a rose d’Ivana Sajko au CDN de Besançon puis au Théâtre Berthelot de Montreuil.
En mars 2014, il met en scène Désolation de Dimitris Dimitriadis avec les élèves de l’EDT 91 à l’Agora d’Ivry.

Coproduction Théâtre de Charenton. Coréalisation Théâtre de l’Aquarium. Production Le Cartel et (CAP)* – la fabrique Coopérative artistique de production (conventionnée par le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis et la Région Île-de-France et subventionnée par la Ville de Montreuil).