Texte Tadeusz Slobodzianek
Mise en scène Justine Wojtyniak
Quatorze leçons pour une histoire, celle de la vie de dix camarades de classe, juifs et catholiques, des bancs de l’école à nos jours.
À travers l’histoire tragique du village polonais de Jedwabne, où en 1941 les juifs ont été massacrés par leurs voisins, l’auteur interroge les rapports ténus qui peuvent faire verser de l’amitié à la folie d’un meurtre collectif. Ce poème choral, subtilement mis en musique, rassemble les morts et les vivants et ravive une mémoire tue. Un Kaddish pour les disparus et une alerte pour notre présent. Car c’est aussi une manière de dénoncer les dérives du négationnisme du gouvernement polonais d’aujourd’hui. Comment le fascisme d’hier ré-hante le présent de l’Europe ?
Jouée dans le monde entier, Notre classe a reçu en 2010 le prix littéraire le plus prestigieux en Pologne, le prix Nike. La mise en scène de Justine Wojtyniak est une première en France.
Pour un choeur de dix acteurs Myriam Jarmache Dora, Fanny Azema Zocha, Julie Gozlan Rachel puis Marianna, Serge Baudry Jacob Katz, Tristan Le Doze Rysiek, Zohar Wexler Menahem, Georges Le Moal Zygmunt, Gerry Quevreux Heniek, Claude Attia Vladek, Stefano Fogher Abraham.
Musiques Stefano Fogher
Lumières Hervé Gajean
Regard chorégraphique Sylvie Tiratay
Plasticienne textile Manon Gignoux
Costumes et scénographie Justine Wojtyniak
Traduit du polonais par Cécile Bocianowski aux Éd. de l’Amandier (2012)
Justine Wojtyniak, metteuse en scène et comédienne
Née en 1978 en Pologne, elle vit et travaille à Paris depuis 2002, doublement diplômée de l’École du Théâtre de l’Université Jagellon de Cracovie et du Théâtre et Arts du spectacle de la Sorbonne. Boursière de Ministère de la Culture en Pologne et de l’Ambassade de France pendant 3 ans, le thème de ses recherches est la poétique du théâtre de l’errance intérieure.
En 2006, elle rencontre Bogdan Renczynski, l’acteur du Théâtre Cricot 2 de Tadeusz Kantor, dont elle devient l’assistante. Ils transmettent « l’expérience kantorienne » à travers des nombreux stages-créations en France, Pologne et Belgique. Ils créent ensemble deux spectacles Seuil. Répétitions avec la réalité (Festival Sources de la Mémoire, Pologne) et Rebeka, ma mère (Théâtre du Radeau, Le Mans).
En 2011/2012, elle ouvre son Laboratoire Impossible (Cinq du 104, Arta) permanent – un espace temps d’expérimentation où elle cherche sa propre poétique et « forme » ses acteurs. Elle entame ses recherches sur le thème de la mémoire, le processus du souvenir et la forme théâtrale qu’elle nommera ensuite « la poésie visuelle et sonore ».
En 2012, elle rencontre Stefano Fogher, contrebassiste et compositeur de musique de scène qui l’accompagne depuis dans toutes ses créations. En 2013, elle crée (T)erre d’après la véritable histoire de Maurice Maeterlinck (mémoire d’un lieu réel Villa Orlamonde) – La Maille-Théâtre A ; Théâtre Maska en Pologne, Maison d’Europe et d’Orient).
Elle crée également :
2012 – Portrait Nu de l’homme – montage de textes poétiques de Tadeusz Kantor en forme théâtrale dans un dispositif café-théâtre ; Performance La Danse Macabre au Parc de Buttes Chaumont qui donne lieu à une exposition de photos d’Anna Winkler.
2014 – Cuisine à vif – Performance culinaire mêlant textes et musiques.
Elle est artiste en résidence subventionnée Drac Île-de-France en 2014 à la Maison d’Europe et d’Orient, où elle crée TeaTime (d’après T.S. Eliot, Souvenirs d’Orphée et Eurydice).
Notre classe crée en 2017 au Théâtre des Halles à Avignon et Théâtre de l’Épée de bois à la Cartoucherie, ouvre le diptyque Blessures du silence, qu’elle consacre à sa part cachée de l’identité juive et à la mémoire de ses morts. Elle crée le deuxième volet en 2018 Cabaret dans le ghetto sur le poète Wladyslaw Szlengel, qu’elle joue au Théâtre de l’Épée de bois, Théâtre de Poche à Chartres et dans les synagogues.
Elle enseigne le théâtre de Tadeusz Kantor (Arta, Beaux Arts, Maison Jean Vilar à Avignon, Festival Sources de la Mémoire à Rzeszow), accompagne ses spectacles d’un travail artistique auprès des divers publiques (enfants, élèves, maison de vieillesse). Parallèlement formée en danse CI, elle participe à plusieurs groupes de recherches sur le mouvement, spectacles de danses, goûte au butoh et suit toujours des diverses formations de mouvement et performance. Elle a travaillé dernièrement avec Minako Seki sur la présence scénique et Jules Beckman de la Needcompany sur le rituel.
[COLUMN]
À la recherche de formes nouvelles, dans sa compagnie, elle créé des projets interdisciplinaires et expérimentaux à la lisière du théâtre visuel, d’objets et musical. Elle explore des multiples possibilités d’écriture directe sur le plateau. Les « poésies visuelles » sont souvent mises en musique jouée sur scène.
Tadeusz Slobodzianek, auteur de la pièce
Né en Pologne en 1955. Auteur, dramaturge, critique théâtral et directeur de théâtre à Varsovie (Teatr Dramatyczny). Il a fondé le théâtre anthropologique Wierszalin basé dans un village à l’est de la Pologne, près de la frontière biélorusse où il cherchait à explorer le mythe, la tradition et le folklore de la région. En 2003, il crée l’école de l’écriture dramaturgique Laboratoire du Drame, qui forme les auteurs du théâtre et réalise scéniquement leurs textes. Il a obtenu de nombreux prix en Pologne pour ses pièces et mises en scène et était lauréat de Fringe Firste à Festival d’Edinbourg.
Production Cie Retour d’Ulysse et Cie Planches de Salut. Ce texte a reçu l’Aide à la création d’Artcena-Centre national du Théâtre. Avec le soutien d’Arcadi Île-de-France. Avec l’aide de la Spedidam, droit des artistes interprètes, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de la Fondation du Judaïsme Français, de la ville de Paris. Avec le soutien de la Maison d’Europe et d’Orient, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, le CUBE Studio-Théâtre d’Hérisson, Studio Virecourt. Mécénat Alain Ziegler Rand frères, Adi Adiri Yarden, Marc-Henri Aufeve, Marianne Collin et nos chers financeurs participatifs.
Projet bénéficiant du Fonds d’Insertion pour Jeunes comédiens de l’ESAD – PSPBB.