• Saison 2018-2019
Salle Jean Vilar
1h35
Dès 14 ans

D’après L’Odyssée d’Homère
Adaptation et mise en scène Pauline Bayle

Rencontre au sommet entre les dieux et les héros. Après dix années de guerre à forger sa valeur dans le fer et la douleur, Ulysse veut retrouver Pénélope, à Ithaque. Mais voilà, cela fait neuf ans que sa terre natale se dérobe sous les plis de la mer, l’empêchant de rejoindre les siens.

Si L’Iliade raconte comment faire la guerre, L’Odyssée raconte quant à elle comment s’en remettre et comment, en héros habile et néanmoins faillible, Ulysse déjoue les pièges tendus par les dieux soucieux de leur pouvoir. De ce récit qui déploie les mille-et-uns visages de la ruse, à travers le portrait d’Ulysse, Pauline Bayle choisit de nous révéler ce héros humain, trop humain, vacillant et orgueilleux, ambivalent et vengeur, qui, mû par la peur, finira par rétablir l’ordre chez lui et trouver sa place sur terre. Un anti-héros avant l’heure, que les cinq comédiens, maintenus à vifs, font vivre parmi vingt-six autres personnages. Avec la langue fleurie d’Homère comme étendard, la troupe crée un théâtre au sang neuf, audacieux, qui ne s’encombre d’aucun signe réaliste, mais pense le héros avec pertinence.

« Ulysse rendait ainsi le faux semblable au véridique »
L’Odyssée, Homère

Avec Viktoria Kozlova, Manon Chircen, Soufian Khalil, Mathilde Méry et Loïc Renard

Assistante à la mise en scène Isabelle Antoine
Scénographie Pauline Bayle
Assistante scénographie Lorine Baron
Lumières Pascal Noël
Costumes Camille Aït, Élise Cribier-Delalande

Ulysse veut rentrer chez lui.
Après dix années de guerre à forger sa valeur dans le fer et la douleur, Ulysse veut rentrer chez lui. En quittant les rives de Troie, il espère, et comment ne pas le comprendre, que le retour sera aussi prompt que la guerre a été longue. Mais aujourd’hui il s’interroge : voilà neuf ans qu’il erre en vain sur la mer et que sa terre natale se dérobe sans cesse sous les plis des eaux tortueuses. Alors Ulysse s’inquiète : et s’il avait traversé une guerre dont on ne revient pas ? Et si, malgré sa valeur, il n’avait pas de quoi payer le prix du retour ?
De ces questions, Homère tire L’Odyssée, une épopée unique et paradoxale puisqu’elle ne raconte pas l’histoire d’un héros qui se bat mais au contraire celle d’un héros qui tente de revenir du combat. Ainsi, tandis que L’Iliade racontait comment faire la guerre, L’Odyssée raconte comment s’en remettre. Bien qu’écrites par le même poète, les deux oeuvres n’ont rien à voir : tandis que L’Iliade met en scène les différents aspects de la force à travers la figure d’Achille, cette « machine de guerre, avec ses mains de feu et son courage de fer », L’Odyssée déploie les mille-et-un visages de la ruse à travers Ulysse, un héros qui ne brillera jamais tant par sa gloire que par sa capacité à s’en sortir.
Détachée du contexte exceptionnel de la guerre, L’Odyssée donne ainsi à voir un homme en tant de paix qui évolue dans son environnement naturel, questionnant la place de l’homme mortel sur Terre. En cela, les aventures d’Ulysse n’ont rien d’un périple hasardeux qui le bringuebalerait aux quatre coins du monde. Au milieu du foisonnement de ses péripéties se tisse en effet le portrait d’un homme fait de creux et de contradictions qui, soumis aux vents contraires du destin, est prêt à tout pour sauver sa vie et retrouver les siens. Et toujours cette interrogation lancinante qui le
guette : et si les épreuves et l’absence avaient creusé entre lui et le monde un fossé trop profond pour être comblé ?
Poursuivre un processus commencé avec L’Iliade en novembre 2015 en s’attelant cette fois-ci à l’adaptation de L’Odyssée me semble évident. Cette deuxième étape de travail permettra à la fois d’approfondir la proposition d’Iliade et à la fois de l’amener sur des territoires de création encore vierges, propres à cette deuxième épopée. In fine, cette nouvelle création sera le moyen de représenter ces deux oeuvres fondamentales dans la continuité l’une de l’autre sous la forme d’un diptyque.
En ces temps où la contestation et la révolte s’immiscent dans l’espace public tandis que les inégalités se creusent et que le repli sur soi-même menace, et si la voix d’Homère venait allumer la lueur d’une nouvelle perspective ?

Pauline Bayle – Avril 2016

 

La compagnie A Tire d’Aile

En 2011, Pauline Bayle, alors élève au Conservatoire, rassemble quatre acteurs autour d’un texte qu’elle vient d’achever, A Tire d’Aile et qui sera monté dans le cadre des cartes-blanches du CNSAD puis repris au Ciné XIII Théâttre. Deux ans plus tard, la même équipe se retrouve afin de monter une nouvelle pièce A l’Ouest des Terres sauvages qui obtiendra la mention spéciale du jury au Prix des Jeunes Metteurs en scène du Théâtre 13. ILLIADE, le troisième projet porté par la compagnie, sera créé en novembre 2015 au Théâtre de Belleville puis repris au Théâtre de la Colline dans le cadre du festival Impatience 2016 et à la Manufacture lors du festival OFF d’Avignon 2016.

Pauline Bayle, Adaptation et mise en scène

Après un master à Sciences Po Paris, Pauline Bayle rentre au CNSAD où elle étudie notamment aux côtés de Nada Strancar, Caroline Marcadé, eloi recoing, et Jean-Paul Wenzel. Depuis, elle a travaillé notamment avec Christian Schiaretti (Le Roi Lear, TNP de Villeurbanne et Théâtre de la Ville) et Sandrine Bonnaire (Le Miroir de Jade, Théâtre du Rond Point). Au cinéma, elle tourne sous la direction de Yann Le Quellec (Le Quepa sur la Vilni), Victor Rodenbach et Hugo Benamozig (Petit Bonhomme et Les Aoûtiens) ainsi qu’Avril Besson. Parallèlement, elle crée sa première pièce, A Tire-d’Aile, au Ciné XVIII Théâtre en 20136 et en 2014 son second spectacle A l’ouest des terres sauvages est distingué par le jury du Prix des Jeunes Metteurs en Cène, organisé par le Théâtre 13 à Paris. 

Porté par une franche et rusée simplicité, le retour d’Ulysse a l’élan d’une quête, comme il se doit, mais d’une quête d’aujourd’hui, où, dans un choix affirmé de rompre le cou de la tyrannie des genres, tous les comédiens, hommes et femmes, jouent chacun à leur tour le héros, et où il n’est pas question de l' »hôte » mais de « l’étranger ». C’est un Ulysse plein de vigueur théâtrale et humaine, un retour sur soi et l’autre dans un monde où la prometteuse Pauline Bayle n’a pas peur du combat.
Brigitte Salino, Le Monde, 8 janvier 2018

Pauline Bayle rend extraordinairement proche, humaine, l’immense épopée du poète grec. Le spectacle hybride, ludique, inventif, rompt avec les conventions de la représentation et dépassant la monotonie du récit, s’écoule de manière très fluide, vivante, accessible à tous.
Noël Tinazzi, Rue du Théâtre, 10 janvier 2018

Dans un phrasé clair, intense, sans afféterie ni pathos, les cinq acteurs nous font revivre le retour sans fin d’Ulysse en son pays. La virtuosité du jeu, les astuces de la scénographie ne brident jamais l’émotion. L’Odyssée est montée en un grand geste fluide et haletant et plein de grâce.
Philippe Chevilley, Les Echos, 15 janvier 2018

 

Coproduction Cie A Tire-d’aile, MC2 Grenoble, Scène nationale / Albi, La Coursive-Scène nationale / La Rochelle, TPA – Théâtre Sorano, Théâtre de Chartres et l’Espace 1789 – Scène conventionnée de Saint-Ouen.
Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Île-de-France et de l’Adami, d’Arcadi Île-de-France, de Fontenay-en-Scènes / Fontenay-sous-Bois
Avec le dispositif d’insertion de l’École du Nord, soutenu par la Région Hauts de France et le Ministère de la Culture
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national
La Compagnie À Tire-d’aile est en résidence à l’Espace 1789, Scène conventionnée de Saint-Ouen, avec le soutien du Département de la Seine Saint-Denis