Texte et mise en scène Nathalie Fillion
Cassandre Archambault est née en 1986 à Paris 11e. Cassandre Archambault est unique, comme tout le monde.
Comme tout le monde, Cassandre Archambault n’a choisi ni son nom, ni son sexe, ni son époque. Elle aimerait bien changer le monde mais elle ne sait pas par où commencer… Alors, pour y voir plus clair, elle enfourche sa bicyclette, et chaque nuit parcourt la Terre.
Plus grand que moi est un tableau impressionniste de notre époque à travers le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui, qui interroge sa place dans le monde. Dans une performance aussi physique que verbale, du loufoque au tragique, à travers la géographie de son propre corps qu’elle mesure sous nos yeux, elle explore nos petitesses et nos grandeurs quotidiennes et se mesure au monde. Un questionnement existentiel joyeux sur le déterminisme et le libre arbitre, sur le mot « Liberté », à l’échelle d’une vie.
Avec Manon Kneusé et la voix de Sylvain Creuzevault
Chorégraphie Jean-Marc Hoolbecq
Création lumière Jean-François Breut, adaptée par Nina Tanné
Création sonore Nourel Boucherk
Décor Alain Pinochet, Claude Durand, construit par les ateliers du Théâtre de l’Union
Costume Noémie Laurioux, réalisé par l’atelier du Théâtre de l’Union
Scénographie Nathalie Fillion
Conseils scénographiques Charlotte Villermet
Plus grand que moi est un tableau impressionniste de notre époque à travers le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui, Cassandre Archambault, qui interroge sa place dans le monde, ce qu’elle a d’unique et ce qui la relie aux autres. Dans une performance aussi physique que verbale, elle met en scène les multiples dimensions de notre existence, du loufoque au tragique. À travers la géographie de son propre corps qu’elle mesure sous nos yeux, ce sont nos petitesses et nos grandeurs quotidiennes qu’elle explore, nos aspirations, notre quête de sens.
Plus grand que moi est un questionnement existentiel joyeux sur le déterminisme et sur le libre arbitre, sur le mot Liberté à l’échelle d’une vie. Entre destin individuel et horizon collectif, c’est une prise de mesure de la tension qui agite chacun. C’est un pied de nez à notre époque anxiogène et grimaçante, un pacte imaginaire passé avec les spectateurs pour affronter ensemble le fracas du monde. C’est aussi un voyage entre rêve et réalité, une parole impertinente sur l’émerveillement d’être au monde, tout pourri qu’il soit.
A l’origine du projet, ma rencontre avec Manon Kneusé, jeune actrice que j’ai dirigée à sa sortie du conservatoire dans A l’Ouest, un de mes spectacles. Sa sensibilité à mon écriture, à ses rythmes, à sa fantaisie, à ses tremblements aussi, était là, comme une évidence. La vie des écrivains de théâtre est faite de ces rencontres avec des interprètes, et nous savions toutes deux que nous retravaillerions ensemble.
Un jour que nous avions rendez-vous dans un café sur les quais de Seine, je l’ai vue arriver haute de son mètre quatre vingt-un, droite sur sa bicyclette, cheveux au vent, pédalant ferme et joyeusement dans le soleil sur les pavés hostiles, radieuse. Ceux qui ont déjà pédalé sur les pavés hostiles savent qu’y rester radieux n’est pas donné à tout le monde. Je me suis dit : décidément, cette fille est inspirante. Et cette image de vie, ce mouvement sur fond d’eau stagnante du canal de l’Ourcq, se sont gravés dans ma tête. J’y ai vu comme une métaphore de la vie de tant de femmes. Leur quête quotidienne pour s’arracher, hautes et droites, à la pesanteur d’un monde qui leur est si souvent hostile. Cet effort constant pour avancer, surmonter les obstacles, s’emparer au jour le jour de cette liberté toute neuve à l’aune des siècles, et la défendre pas à pas, timides ou téméraires, dans un esprit de conquête joyeuse.
Parce que Manon est une grande actrice d’un mètre quatre-vingt-un, parce qu’elle porte en elle l’énergie des femmes éprises de liberté et une exigence d’artiste, j’ai eu tout simplement envie d’écrire pour elle un texte sur mesure : Plus grand que moi. Envie aussi que ce texte nous dépasse toutes les deux et nous entraine dans un vertige de fiction et de réalité, une quête de sens dans le chaos de la vie et le fracas de ce début de siècle grimaçant. — C’est la première fois que j’écris pour une actrice. Ce geste est une aventure à part entière, une expérience d’écriture, et de vie.
Nathalie Fillion, Paris, mars 2016
Nathalie Fillion
Nathalie Fillion est auteure, metteure en scène, actrice et pédagogue. Artiste coopératrice au Théâtre de l’Union, CDN de Limoges, depuis janvier 2015, au Théâtre du Nord CDN de Lille et Au Théâtre de la Manufacture –CDN Nancy Lorraine pour la saison 2017/2018.
Après une formation d’actrice et une dizaine d’années de plateau, elle écrit sa première pièce, Pauvre Télémaque ou Pas facile d’être le fils d’Ulysse, créée à la Scène Nationale de Cergy Pontoise et qui reçoit le prix du jury et prix du public de la Tournée Océane 1996. Boursière du Centre National du Livre en 1999, elle fait de nombreuses résidences à la Chartreuse de Villeneuve les Avignon de 2001 à 2006 tout en y dirigeant des ateliers. Pendant ces mêmes années, elle répond à des commandes de compagnies, et joue dans des spectacles divers. En 2004, sa création Alex Legrand (l’Harmattan), joué 100 fois à Paris et en tournée, salué par la critique, marque un tournant dans ses priorités. S’impose alors la nécessité de mener de bout en bout l’aventure théâtrale. Depuis, elle se consacre exclusivement à sa compagnie. Sa recherche la mène de l’écriture au plateau, dans un mouvement constant. Elle met en scène ses textes, explorant des formes et formats divers, alternant spectacle jeune public et tout public, collaborant régulièrement avec des musiciens et des chorégraphes. Artiste polyvalente, elle préfère désormais se dire femme de théâtre.
Elle enseigne à l’ESCA (Asnières) depuis la création de cette formation par l’alternance, en 2008, et partage son temps entre écriture, mise en scène et transmission. Ces trois activités sont liées par une nécessité de questionnement et de partage, autant sur l’art de l’acteur que sur la transmission des écritures. Depuis 2012, elle intervient au Festival La Mousson d’été, université d’été européenne. Depuis 2016, elle intervient à l’Ecole du Nord, dans la section écriture dramatique.
Polyglotte, musicienne, voyageuse, la musicalité est au coeur de son travail, y compris celle des langues. Elle écrit certains textes en plusieurs langues, dont son livret Lady Godiva, opéra pour un flipper, joué par le CREA à l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille en 2002, lu au Festival In d’Avignon 2006, et repris au Théâtre du Chatelet en 2012. Elle a traduit et adapté l’Oiseau vert de Carlo Gozzi pour la Compagnie Sandrine Anglade.
De la France à l’étranger. Depuis 2005, elle partage de nombreuses expériences d’écriture avec un groupe d’écrivains complices. Sur un projet de Fabrice Melquiot, ils fondent ensemble La Coopérative d’Ecriture. Leurs aventures les conduisent dans divers théâtres de France et de Navarre, du Royal Court de Londres au Deutsches Theater de Berlin, en passant par Rome, Madrid, Montréal, et San Francisco. En 2007, la Comédie Française lui passe commande d’une pièce courte, les Descendants, traduite en roumain et en italien, mise en espace à Rome, et diffusée sur RAI 3. En 2010, elle est invitée à Montréal par l’Académie des Lettres du Québec, à la Rencontre québécoise internationale des écrivains. La même année, sa pièce À l’Ouest, reçoit l’Aide à la création du CNT. Sélectionnée par le bureau des lecteurs de la Comédie Française, elle est lue au Théâtre du Vieux Colombier, mise en espace à Montréal par Martin Faucher au Festival Dramaturgies en Dialogue, à San Francisco au festival Des voix 2012 www.desvoixfestival.com/. et créé à Marburg (Allemagne) par Matthias Faltz (2014). Traduite en allemand, en anglais et en espagnol, publiée dans la revue Scène-Theater der Zeit, À l’Ouest a reçu le prix de la fondation Barrière 2011. En mai 2014, elle est invitée au Festival Le Jamais Lu à Montréal, et à la deuxième édition du Festival Des voix à San Francisco. Son texte Pling est créé à Moscou en 2013, à Erevan en 2014. Spirit est présentée à Montréal, au festival le Jamais Lu 2015. En juillet 2016, elle est nommée Chevalier des Arts et Lettres.
Production Théâtre du Baldaquin, Théâtre de l’Union – Centre dramatique national du Limousin, Théâtre du Nord – Centre dramatique national / Lille Tourcoing – Hauts de France. Avec le soutien La Chartreuse / Villeneuve lez Avignon, CNES, et de Faits & Gestes (accueil-studio au Foyer de Marminiac). Projet bénéficiant du dispositif d’aide à la coproduction de la région Nouvelle-Aquitaine. Remerciements à Marieva Jaime-Cortez. Le texte est édité aux éditions Les Solitaires Intempestifs, préface de François Angelier.