Chorégraphie et interprétation Saïdo Lehlouh et Bouside Ait Atmane
À l’occasion des 30 ans du festival Suresnes cités danse, sous la houlette de Bouside Ait Atmane et Saïdo Lehlouh, chorégraphes et membres du collectif FAIR-E à la tête depuis 2019 du Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, onze danseurs et un DJ sur scène font un triomphe au présent du hip hop et tracent les pistes de l’avenir dansé.
Un spectacle placé sous le signe de la fête et de l’excellence, qui célèbre et rend hommage à la vivacité et à la créativité des danses hip hop et de la contre-culture !
Avec 11 danseurs et 1 DJ
Au milieu des années 90, le style prodigué par la scène du b-boying parisien fait éclater aux yeux du monde une nouvelle vision du break. Wild Cat, premier essai chorégraphique de Saïdo Lehlouh créé en 2018, met en lumière ce style qui se distingue par sa fluidité et son apparente « finesse » propre au félin. Cette sincérité dans le geste, le danseur et chorégraphe la tire de son parcours de breaker au sein du Bad Trip Crew, autant dirigé vers l’explosivité de la performance dans le cercle, que vers l’introspection et l’assujettissement à la gravité.
A travers la relation d’apprivoisement du sol par le toucher, « Darwin » conduit la recherche continue d’un vocabulaire corporel approprié à l’instant. Avec son binôme Johanna Faye, deuxième facette de la compagnie Black Sheep, Saïdo Lehlouh visite, explore dans Iskio, puis Fact, les possibilités de prise de parole dans le dialogue chorégraphique.
Rompu à l’exercice du spectacle de rue, le chorégraphe donne une suite alternative à son premier spectacle en composant Apaches. Ce que l’improvisation permet d’authenticité, Saïdo Lehlouh s’en saisit dans une proposition scénique à la distribution versatile, s’adaptant perpétuellement au contexte de représentation. Dans l’espace public, aussi bien que sur scène, Apaches organise et met en rythme les corps dans un espace de passage où les énergies circulantes et l’intention de sincérité constituent un propos en soi.
La rencontre de Bouside Ait Atmane avec la danse a presque des allures d’accident de parcours. Dès ses premières séances d’initiation au hip hop menées par Emmanuel Oponga, il semble prédisposé pour le break et les passages au sol et n’augure sans doute pas mener sa vie de danseur debout. C’est pourtant à la verticale, en arborant l’étendard du locking, danse intimement liée au funk et à la spontanéité, qu’il s’accomplit comme performeur, puis comme interprète et chorégraphe.
Au coeur du cercle, espace central du battle, « ZID », s’exerce à la démonstration et au tour de force. En France ou ailleurs, seul comme en crew, il développe dans l’énergie de la confrontation un penchant pour le langage direct. De ce lexique naît la pièce Dans l’arène co-chorégraphiée en 2015 avec Yanka Pédron, second visage de la compagnie YZ. Cette pièce pour deux danseurs raconte l’inspiration immédiate tirée de l’affrontement, naviguant entre séances d’entraînement et moments de compétition, en enjambant le clivage traditionnel séparant le battle de la chorégraphie de plateau.
Deux ans plus tard, R1R2 START marque la première création entièrement écrite par Bouside Ait Atmane. Le chorégraphe s’y joue des codes numériques et des actions réelles dans un hommage didacticiel à la culture du jeu vidéo ; un point de sauvegarde analogue à son travail d’interprétation du « Tetris » au sein du groupe Géométrie Variable.
Autant de pièces qui donnent forme à une intention chorégraphique singulière, valorisant le geste musical comme un aboutissement technique et esthétique tenant aussi bien de la pugnacité des protagonistes en scène que du hasard créatif. Loading…
Commande et production Théâtre de Suresnes Jean Vilar/ Festival Suresnes cités danse 2022.
Avec le soutien de Cités danse connexions.