• Saison 2021-2022
Salle Aéroplane
1h15
Dès 14 ans

Texte et mise en scène Anne Bourgeois
Interprétation Laurence Fabre

Et si l’entretien d’embauche était le symbole par excellence du malaise de notre époque ? Dans un monde où les chiffres du chômage font frémir, Anne Bourgeois et sa complice Laurence Fabre font le pari de l’humour, sans jamais sombrer dans l’apitoiement !

« Dès son arrivée au monde, l’être humain est en demande. » Mais quand les rêves d’enfance se heurtent à la dureté du marché de l’emploi, la « demande » relève alors de la prière. D’une quinquagénaire qui explose en vol à une conseillère de Pôle Emploi en tenue de bouffon, la comédienne se glisse avec brio dans la peau d’une myriade de personnages burlesques, ballotés entre des injonctions contradictoires. Dynamique, mais pas hystérique, motivée, mais pas affamée… Les rires fusent, et l’on sent monter un étrange soulagement face à la remise en cause d’un système devenu complètement absurde et déshumanisé.

La presse en parle
  • « L’auteure traverse son sujet, à la féroce actualité, en usant d’un échange décapant, acerbe, à l’humour imprévisible. Laurence Fabre, en funambule virtuose sur le fil de l’âme, habille son personnage en mode tragi-comique. »

  • « On se retrouve bien dans ce jeu de désirs employeurs-employés que la plupart d’entre nous ont, au moins une fois, rencontré. »

  • « L’interprétation de Laurence Fabre passe tour à tour du rêve aux larmes, de l’apparente soumission aux injonctions grotesques des recruteurs à la résistance tenace, de la quête d’un emploi à l’évocation existentielle. Un regard féminin et corrosif sur les hauts et les bas d’une trajectoire en entreprise. »

  • « Ce texte sur les puissants et les faibles, les pots de fer contre les pots de terre, sait être cruel et bénéficie d’une interprétation enlevée de Laurence Fabre. »

Avec la présence vocale de Fabrice Drouelle et la voix de Margot Aira
Création musicale et sonore Jacques Cassard
Création lumières Laurent Béal
Costumes Corinne Pagé

J’ai écrit ce spectacle pour Laurence Fabre parce qu’elle m’inspire, parce qu’elle me fait rire et pleurer, et parce que j’avais besoin d’infiniment d’humanité pour incarner cette demandeuse d’emploi qui n’a plus confiance en elle.

Nous sommes tous frappés par l’extrême violence du monde du travail, par l’actualité brûlante qui ose enfin nous parler de ces salariés dont le quotidien est devenu un enfer, par ces sans-emplois pour qui « demander » relève de la prière, par cette confusion autour du mot « travail » que, enfants, nous  avions associé à « passion », à « vocation » et qui malheureusement aujourd’hui ressemble à un « gagne-pain ». Quelle force il faut pour le chercher, ce travail, censé nous mettre en cohérence avec nous-mêmes et avec la société…

Sur scène, j’ai demandé à Laurence d’avoir vingt ans, puis quarante, puis cinquante, de répondre à ses recruteurs – incarnés par la voix inoubliable et métallique de Fabrice Drouelle de France Inter – et de laisser enfin la folie de l’absurdité prendre le pas sur la nécessité d’obtenir le poste. Quelle place reste-t-il dans le monde du travail pour les fragiles ? Pouvons-nous indéfiniment masquer nos failles ? Par le biais du théâtre, cette quête d’un travail s’apparente à une quête de soi, et nous avons voulu la traiter avec sincérité et folie, avec émotion et burlesque ; comme dans la vie, finalement.

Anne Bourgeois

Complices de longue date, Anne Bourgeois et Laurence Fabre aiment aborder ensemble l’univers du clown et du jeu dramatique à travers des expériences qui ont toujours un lien avec l’utopie et la démesure. Les deux artistes, passionnées de burlesque et de tragédie humaine, ont eu envie de traiter de cette façon l’un des thèmes d’actualité les plus difficiles à supporter. Probablement plus sensible encore au féminin qu’au masculin, la quête d’un travail reste une aventure souvent effroyable où prennent racines toutes sortes de désespoirs, de désillusions, mais aussi de grandes renaissances…

Metteuse en scène de théâtre et intervenante dans le milieu de l’entreprise, Anne Bourgeois est sortie de l’Ecole de la Rue Blanche en 1989 et alterne spectacles de troupe, pièces d’auteurs et acteurs prestigieux. Avec une soixantaine de mises en scène, ses spectacles les plus récents sont 7 morts sur ordonnance au Théâtre Hébertot ; Tant qu’il y a de l’amour au Théâtre de la Michodière ; Alors on s’aime ! au Théâtre des Variétés ; Les Cavaliers qu’elle a co-mis en scène avec Eric Bouvron au Théâtre La Bruyère, repris au Théâtre Essaïon en 2019-2020 (Molière 2016 du meilleur spectacle) ; Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Voyage en ascenseur et Hôtel des deux mondes au Théâtre Rive Gauche ; Les Diablogues au Théâtre du Rond-Point… Elle a ainsi mis en scène Alain Delon, Mireille Darc, Anémone, Patrick Chesnais, Éric-Emmanuel Schmitt, Martin Lamotte, Michel Galabru, Bruno Wolkowitch, Davy Sardou, Bruno Madinier, Michel Sardou, Marie-Anne Chazel, Miou-Miou, Jacques Gamblin, François Morel, Nicole Calfan, Rufus, Daniel Russo…

Laurence Fabre débute sa carrière de comédienne après avoir suivi l’enseignement du Cours Simon puis de l’École du Passage avec Niels Arestrup. Depuis, elle travaille régulièrement à la télévision (Une femme d’honneur, Falco, Profilage…) et au théâtre où elle est dirigée par Anne Bourgeois dans La Mouette de Tchékhov, suivie de Simone et Sandy de Carine Lacroix. Elle joue aussi sous la direction, entre autres, de Jacques Falguières (La Simple vie de Gervaise Coupeau d’après Zola) et de Christophe Lidon (Les Bonnes de Jean Genet, George Dandin de Molière, La Double Inconstance de Marivaux…). Elle est également mise en scène par John Strasberg (Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare) dont elle a suivi l’enseignement issu de l’Actor Studio et avec lequel elle collabore artistiquement depuis plusieurs années. Parallèlement à son travail de comédienne, Laurence accompagne également acteurs et auteurs dans leur parcours de création.

Depuis trente ans célèbre voix radiophonique sur France Inter où il est au micro et à la production d’Affaires sensibles, ancien vice-président de Reporters sans frontières, Fabrice Drouelle est également comédien, passionné par le théâtre et le genre humain. Il a notamment joué sous la direction d’Anne Bourgeois aux côtés d’Ariane Ascaride dans la pièce Bye Bye Mylène de Murielle Magellan.