• Saison 2021-2022
Salle Jean Vilar
1h
Dès 12 ans

Chorégraphie Michel Kelemenis

Coup de grâce est un septuor de danse né du désir de faire triompher la grâce sur la barbarie. Et de transcender la mort par la beauté.
Évitant tout pathos, Michel Kelemenis touche droit au cœur.

Le 13 novembre 2015 au soir, la compa­gnie Kelemenis&cie dansait alors même que se déroulaient les terribles attentats de Paris. De cette circonstance est née pour le chorégraphe et ses danseurs une émotion contradictoire entre bonheur et effroi qu’il s’agit de démêler à l’intérieur de cette nouvelle pièce.

Pour rendre hommage à la jeunesse assassinée au Bataclan, le chorégraphe a choisi de montrer l’ivresse des corps sai­sis par la transe. Sous les boucles électro du compositeur Angelos Liaros-Copola, les sept interprètes de cette pièce de groupe s’abandonnent, heureux et insouciants. Lorsque la mort vient rôder, ils se transforment en étranges gisants et composent des tableaux vivants. Et comme dans un requiem, au cœur des ténèbres les plus absolues surgissent les chemins qui mènent à la grâce.

La presse en parle
  • « Quand l’espoir de la beauté et du paradis se loge dans l’assassinat dans l’esprit de quelques fous, comment l’art peut-il s’approprier en retour la tragédie ? C’est en définitive tout le questionnement qui anime Coup de grâce de Michel Kelemenis, qui explore ainsi l’abîme entre deux conceptions de la grâce : celle que souhaite atteindre le danseur par son art, et celle, religieuse, que vise le terroriste par ses assassinats. »
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  • « Une écriture toujours claire et lisible, donnée dans une sérénité d’interprétation qui, loin de chercher à susciter quelque compassion ou quelque larme, donne au spectacle une puissance de conviction que le public ne peut pas ne pas faire sienne. »
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  • Le chorégraphe s’est parfaitement gardé de toute affèterie, de tout chantage affectif, de toute complaisance, qu’il en laisse le spectateur libre d’apprécier ou de garder sa distance. Non que la pièce soit dépourvue d’émotion, elle est au contraire puissante et noire – au sens propre
    et figuré -, esthétiquement soignée et dansée avec conviction, mais elle n’en rajoute ni dans le pathos ni dans l’anecdote et encore moins dans l’illustration.

  • La musique d’Angelo Larios, avec ses pulsations sourdes, est le ciment de cette construction où se côtoient les actes liés à la terreur : effroi, panique, fuite éperdue, vacillement, effondrement – et les atmosphères de pure beauté. Un spectacle imaginé comme un acte de résilience et de reconstruction.

  • « Pour rendre hommage à celles et ceux qui ont été assassinés au Bataclan, Michel Kelemenis fait encore une fois résonner sa danse subtile et bien accordée, sur une partition originale du compositeur grec Angelos Liaros-Copola. »

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Avec Luc Bénard, Émilie Cornillot, Maxime Gomard, Aurore Indaburu, Cécile Robin-Prévallée, Anthony Roques, Elie Tremblay

Création musicale Angelos Liaros-Copola
Scénographie Michel Kelemenis
Costumes Camille Pénager
Lumières Jean-Bastien Nehr

Coproduction Kelemenis&cie, Théâtre Durance – Scène convention­née d’intérêt national de Château-Arnoux-Saint-Auban. Soutien ZEF – Scène nationale de Marseille, Châteauvallon-Liberté – Scène nationale / Ollioules, Pavillon noir – CCN d’Aix-en-Provence, Maison des Arts de Thonon-les-Bains, L’Autre Scène – Grand Avignon à Vedène.

QUEL COUP, QUELLE GRÂCE ?

Accepter que la vie ne soit qu’un effacement est la plus belle leçon que je reçois de la danse.

S’attarder sur l’état de grâce, se souvenir jusqu’au dernier souffle des merveilles révélées à mes yeux au long de milliers d’heures en présence de la danse, et, faute de pouvoir retenir le geste, clore mes paupières pour en contenir la trace. Ces merveilles ? Des femmes, des hommes, danseuses et danseurs, que mon état de chorégraphe m’aura offert de voir éclore à leur talent, à leur transfiguration. Une croyance divinement athée en l’humain m’invite à l’aimer éperdument pour cette aptitude au sublime.

Dans ma quête d’une grâce animée qui ne soit ni évanescence, ni désuétude, ni affectation, un accroc s’impose dans une funeste coïncidence…

Au matin de la Première de La Barbe bleue -pour moi une femme séduisante portée par les spectres de six époux assassinés vers celui qui sera son septième et dernier- je communiquais la création ainsi : la naissance d’un monstre sanguinaire marque ce jour.

Ce jour ? Le 13 novembre 2015. Alors qu’à Aix-en-Provence se déroule le drame fictionnel d’une cruauté jalouse parée de grâce et de beauté, à Paris, 130 personnes perdent la vie, ainsi que sept assaillants persuadés que ce geste tragique, d’un dieu leur apporte… la grâce.

L’atteinte collatérale, dérisoire au regard de l’Histoire, demeure marquée d’une encre indélébile : elle entretient une fusion envahissante d’émotions contradictoires intenses, des entrelacs indissociables d’éclats de lumière et d’éclats d’acier.
Derrière la beauté peut se tapir l’horreur, derrière l’horreur, l’hypothèse d’un paradis…

Michel Kelemenis

Michel Kelemenis

Danseur et chorégraphe français né en 1960. Michel Kelemenis commence la danse à Marseille à l’âge de 17 ans. Dès 1983, il est interprète au sein du Centre Chorégraphique National de Montpellier auprès de Dominique Bagouet et écrit ses premières chorégraphies, dont Aventure coloniale avec Angelin Preljocaj en 1984. Lauréat de la Villa Médicis Hors-les-Murs en 1987, il fonde la même année Kelemenis&cie.

En 1991, il est lauréat de la Bourse Léonard de Vinci, et du Fonds japonais Uchida Shogakukin, et l’année suivante lauréat Beaumarchais pour la création de Cités citées. Son parcours est salué par 2 distinctions : il est nommé Chevalier dans l’Ordre National du Mérite en 2007 et promu Officier des Arts et des Lettres en 2013. Ses nombreuses pièces (plus de 60 dont une quarantaine pour sa compagnie) sont présentées à travers le monde. Amoureux du mouvement et des danseurs, de ces instants exceptionnels où le geste bascule dans le rôle, Michel Kelemenis articule ses créations autour de la recherche d’un équilibre entre abstraction et figuration. Pour son style personnel, qui allie finesse et performance, le chorégraphe est sollicité par les Ballets : de l’Opéra national de Paris, de Genève, du Rhin, du Nord ou le Ballet National de Marseille. À l’Opéra de Marseille, il met en scène en 2000 le drame lyrique et chorégraphique L’Atlantide de Henri Tomasi. Il participe aux créations du Festival d’Aix-en-Provence, en 2003 auprès de Klaus-Michaël Grüber et Pierre Boulez, et en 2004 auprès de Luc Bondy et William Christie.

Il accorde à la musique contemporaine une place essentielle, notamment en sollicitant les œuvres originales des compositeurs Christian Zanési, Philippe Fénelon, Philippe Hersant, Yves Chauris, Gilles Grand.

En 2007, Michel Kelemenis s’essaie à la narration avec, notamment, des créations en direction du public jeune et la commande de Cendrillon par le Ballet du Grand Théâtre de Genève suivie en 2015 de La Barbe bleue pour sa compagnie.

Des missions régulières, portées par l’Institut Français à Cracovie, Kyoto, Johannesburg, Los Angeles, en Inde, en Corée et en Chine, naissent des projets de formation, de création et d’échange, de façon toujours bilatérale, avec des artistes d’expressions différentes et des compagnies étrangères. Une coopération ininterrompue avec l’Afrique du Sud depuis 1994 se prolonge encore aujourd’hui.

De nombreuses actions croisant création et pédagogie sont menées au sein de formations supérieures et professionnelles, à l’attention desquelles le chorégraphe élabore le Carrefour artistique BOUGE en 2016.

En octobre 2011, à l’initiative de Michel Kelemenis, KLAP Maison pour la danse à Marseille, nouvel équipement de 2000 mètres carrés dédié à la création et à la culture chorégraphiques est inauguré. Aussitôt, KLAP amplifie les actions fondamentales de Kelemenis&cie autour du cœur battant de la création : soutien aux auteurs et aux compagnies, partage artistique éducatif, insertion professionnelle, coopération et culture chorégraphique.

L’acte de création s’épaissit de nouvelles formes pour intégrer de nouveaux champs : le territoire rural et extérieur, le Jeune public, la mise en perspective du répertoire et des spectacles pour les grands plateaux.

En 2017, Kelemenis&cie fête ses 30 ans de création.